Joshua Osih accuse Tchiroma de trahison: la fracture de l’opposition camerounaise
CAMEROUN :: PRéSIDENTIELLE 2025

Joshua Osih accuse Tchiroma de trahison: la fracture de l’opposition camerounaise :: CAMEROON

Le président national du Social Democratic Front (SDF), Joshua Osih, candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025, a vivement critiqué les figures de l’opposition évoquant une coalition, les accusant de trahison historique. Lors de son passage sur Balafon FM, Osih a rappelé les échecs passés sans citer explicitement Issa Tchiroma Bakary, mais ses allusions étaient transparentes. Il a évoqué les élections de 1992 où une première forme de trahison aurait eu lieu, puis celle de 2004 où Tchiroma, alors membre de l’opposition, avait rejoint le gouvernement de Paul Biya, fragilisant ainsi les tentatives d’unité. Ces déclarations interviennent dans un contexte électoral tendu, où la formation d’une opposition camerounaise unie semble plus nécessaire que jamais pour contester le régime en place.

Osih, qui dirige le principal parti d’opposition camerounais, le SDF, fondé en 1990 et historiquement ancré dans les régions anglophones, a souligné la difficulté de construire une coalition électorale crédible face à des acteurs jugés peu fiables. Cette méfiance est partagée par une partie de l’électorat et des analystes, qui pointent du doigt les retournements d’alliances passés. Tchiroma, ancien ministre de Paul Biya et récemment rallié à l’opposition, incarne cette ambigüité. Sa défection en juin 2025, bien que perçue par certains comme une opportunité pour revitaliser l’opposition, est accueillie avec scepticisme par des leaders comme Osih, qui y voient une trahison politique stratégique plutôt qu’une réelle conviction démocratique.

Les enjeux de l’élection présidentielle 2025 sont considérables : Paul Biya, 92 ans, brigue un huitième mandat après plus de quatre décennies au pouvoir. Face à lui, une opposition fragmentée, dont les divisions historiques risquent de favoriser la perpétuation du régime. Le rejet de la candidature de Maurice Kamto par le Conseil constitutionnel en août 2025 a encore complexifié la situation, privant l’opposition d’un de ses leaders les plus populaires. Dans ce climat, les appels à l’unité, comme ceux portés par Osih, peinent à convaincre, tant les méfiances sont profondes et les rancœurs tenaces.

La question de la légitimité des alliances reste donc centrale. Osih, qui avait obtenu seulement 3,36% des voix en 2018, cherche à positionner le SDF comme un pilier incontournable de l’opposition, mais doit composer avec des rivalités persistantes et des mémoires électorales blessées. Les tensions ethniques et régionales, exacerbées par des années de crise anglophone et de discours clivants, ajoutent une couche de complexité à la formation d’une coalition viable. Pour beaucoup d’électeurs, la crédibilité des acteurs politiques passe par leur capacité à dépasser ces fractures et à proposer une alternative unie et crédible au régime de Biya.

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