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© Mutations : Ibin Hassan
- 24 Jul 2015 14:07:04
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CAMEROUN :: Mohaman Sani Tanimou : L’agneau du sacrifice :: CAMEROON
Le limogeage de l’ex-directeur général des élections n’est que l’arbre qui cache la forêt des problèmes à Elecam.
Il n’ira pas au terme de son second mandat. Mohaman Sani Tanimou (59 ans), nommé en 2008 au poste de directeur général des élections à Elecam, a été limogé mardi dernier par décret du président de la République. Son limogeage a été perçu ni plus ni moins comme une sanction pour « insubordination caractérisée » à l’endroit du Conseil électoral et de son président. Son « ennemi intime », Samuel Fonkam Azu’u (au téléphone depuis Accra au Ghana) ne s’est pas privé d’indiquer, sur un air triomphaliste, sur les antennes de la Radio nationale (Crtv), que « le chef de l’Etat, dans l’exercice de ses prérogatives, a mis fin à ce qui a été pendant un certain temps une crise qui ne disait pas son nom dans notre institution. Cette crise se résume en un refus d’appliquer les lois et règlements de la République ».
Dans les colonnes du quotidien Le Jour, édition de mercredi dernier, le promu au poste de directeur général, Abdoulaye Babale a semblé ranger la posture de Sani Tanimou, dans la crise qui l’opposait à Fonkam Azu’u, dans le domaine de la paranoïa. « Il y a des situations où un être humain peut être convaincu d’avoir raison alors que tout le monde voit qu’il n’en ai pas du tout question ». En un mot comme en mille, le diplômé de l’Enam, de l’Institut international d’administration publique de Paris et du Centre africain de formation et de recherche administratives pour le développement de Tanger au Maroc, est sur la touche.
Lui à qui Paul Biya avait confié la mission (au moment où il assumait les fonctions de Conseiller technique à la présidence de la République, chargé des affaires organiques), d’aller voir comment les choses se passent à Elections Canada pour les transposer au Cameroun.
Accessoire
Plus qu’une brouille, le bras de fer entre Sani Tanimou et Fokam Azu’u est devenu une affaire d’Etat. Débonnaire et « imbu de son pouvoir », l’ex-Dg d’Elecam a quelque peu perdu la bataille de l’opinion devant le président du Conseil électoral, qui a bénéficier de certains soutiens dont le moindre n’est pas le leader de l’opposition, Ni John Fru Ndi, qui a, à maintes reprises, a dénoncé la « défiance » de Sani Tanimou, reléguant souvent au second plan les problèmes de textes et d’indépendance de cet organe, pourtant plus importants. L’arbitrage de Peter Agbor Tabi a également pesé sur la décision finale. Pour sa part, le chef de l’Etat, sans doute soucieux de voir le débat prospérer plus sur l’accessoire que l’essentiel, s’agissant d’Elecam, a laissé la situation pourrir avant de trancher contre celui que d’aucuns ont surnommé « le bulu d’Ebolowa » (il est né et a grandit dans la capitale du Sud), ignorant superbement que Sani Tanimou est originaire du département du Djerem, dans l’Adamaoua.
Ancien président du Conseil d’administration de l’Agence de régulation des Télécommunications, ancien chargé de mission dans les services du Premier ministre, ancien membre du Comité chargé de l’élaboration des organigrammes ministériels, Mohaman Sani Tanimou avale ainsi la pilule de la « politique de l’orange pressée », si chère à Paul Biya.
Sachant que les prochaines élections sont théoriquement prévues en 2018 et que l’ex-Dg a déjà permis qu’il soit réélu à la magistrature suprême, avant de lui assurer de confortables majorités au Parlement et dans les conseils municipaux, le chef de l’Etat avait désormais le loisir de jeter quelqu’un d’autre dans l’arène, en l’occurrence Abdoulaye Babalé, qui, lui aussi, passera un jour à la trappe. L’acte présidentiel donne ainsi un os à ronger à la presse (toujours à l’affût des sujets bandants) et à une société camerounaise de plus en plus cannibale.
Un jour, alors que la crise née de la nomination des délégués régionaux d’Elecam battait son plein, Sani Tanimou affirmait qu’il ne souhaitait pas s’afficher à côté de Fonkam Azu’u par souci d’ « éviter un Avc [accident vasculo-cérébral, ndlr]. A quelque chose, malheur est bon ! A présent qu’il est mis « en réserve de la République », il veillera mieux sur sa santé et envisagera sereinement son avenir politico-administratif.
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