Jeanne Nsoga, récemment exclue du FSNC sous prétexte de tribalisme, a annoncé son ralliement immédiat au RDPC. Elle affirme vouloir se lancer dans la campagne électorale afin d’assurer une victoire écrasante du président Paul Biya lors du scrutin du 12 octobre 2025. Cette décision, qui intervient dans un contexte politique tendu, suscite de vives réactions et alimente un débat déjà marqué par les critiques sur l’état de santé du chef de l’État.

Alors que Paul Biya, présenté par ses opposants comme un candidat affaibli, sénile et devenu pratiquement invisible sur la scène publique, semble incapable de battre campagne par lui-même, l’engagement de Jeanne Nsoga revêt une portée stratégique. Elle entend combler ce vide en incarnant un relais de terrain pour un président physiquement diminué et régulièrement accusé d’être absent des réalités quotidiennes des Camerounais. Sa détermination est d’autant plus remarquable qu’elle survient après une rupture brutale avec son ancienne famille politique.

Le choix de se tourner vers le RDPC s’explique à la fois par le poids institutionnel du parti et par la certitude qu’il reste le véhicule le plus efficace pour conserver le pouvoir. Jeanne Nsoga cherche ainsi à s’imposer comme une figure loyale au service de l’appareil d’État, mobilisant sa propre image pour pallier les failles d’un candidat vieillissant. Cette recomposition illustre l’importance des transferts de personnalités politiques au Cameroun, où l’allégeance peut être déterminante pour l’équilibre des forces avant une échéance électorale capitale.

Le RDPC, conscient des critiques croissantes sur la capacité du président à incarner l’avenir, s’appuie sur des voix nouvelles pour consolider sa base. La présence de Nsoga dans les rangs du parti s’inscrit dans une stratégie de façade où l’enthousiasme des militants doit masquer les doutes sur la vigueur de leur leader. Le discours de victoire annoncé résonne comme une tentative de maintenir l’illusion d’une campagne solide malgré les réalités visibles.

Au-delà du cas personnel de Jeanne Nsoga, cette situation met en lumière la fragilité d’un système politique qui repose sur un président vieillissant, jugé incapable d’assurer seul la bataille électorale. Le débat sur le rôle du Conseil constitutionnel sera crucial : d’un côté, un parti déterminé à conserver son pouvoir coûte que coûte ; de l’autre, une opposition qui réclame transparence et équité. Le soutien affiché de Jeanne Nsoga au président Biya représente donc moins un acte de conviction qu’une stratégie de survie dans une scène politique profondément verrouillée.

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