Cameroun : Les Chiffres Officiels Révèlent la Fabrication de la Victoire de Paul Biya en 2025
CAMEROUN :: PRéSIDENTIELLE 2025

Cameroun : Les Chiffres Officiels Révèlent la Fabrication de la Victoire de Paul Biya en 2025 :: CAMEROON

L'élection présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025 a conduit à la proclamation de la victoire de Paul Biya par le Conseil constitutionnel, lui attribuant 53,66% des suffrages. Cependant, loin de clore le débat, ces résultats officiels sont au cœur d'une analyse dévastatrice qui met en lumière des anomalies statistiques majeures, suggérant que cette victoire a été méthodiquement "fabriquée". Cette analyse, basée sur les résultats officiels des bureaux de vote par rapport aux totaux annoncés, est cruciale pour comprendre la crise de légitimité qui secoue le Cameroun.

Des scores extrêmes et une participation douteuse

L'examen des procès-verbaux (PV) de certains bureaux de vote (SVE) et l'agrégation des résultats révèlent des incohérences flagrantes. L'un des points centraux de la controverse réside dans l'écart entre la participation nationale et les scores observés dans les bastions traditionnels du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).

Malgré une participation globale faible, atteignant seulement 33,3% selon l'analyse de l'opposition, le camp Biya a enregistré des scores exceptionnellement élevés dans des régions spécifiques, dont le Centre, le Sud et l'Est. Par exemple, Paul Biya aurait obtenu des résultats irréalistes dans certaines localités, franchissant allègrement la barre des 90% (91,3% à Ngoulemakong, 92% à Mbalmayo, 91% à Lolodorf, etc.). Ces scores, jugés politiquement et statistiquement impossibles, contrastent violemment avec les scores de l'opposant Issa Tchiroma Bakary qui n'aurait recueilli que 18,36% des voix selon les chiffres officiels.

Les manipulations au cœur de l'ingénierie électorale

L'analyse démontre que l'écart entre les résultats réels et les résultats proclamés ne s'explique pas par la simple adhésion populaire, mais par une ingénierie électorale complexe. Des anomalies se concentrent dans deux départements clés : le Nyong-et-Kéllé et le Noun.

Dans le Nyong-et-Kéllé, l'écart entre le nombre de votants et le nombre de suffrages exprimés est jugé statistiquement improbable, le taux d'abstention étant déclaré extrêmement faible (moins de 1% dans certaines zones). De même, dans le Noun, le taux d'abstention officiellement déclaré oscillerait entre 85% et 99%, un chiffre qui, s'il était exact, remettrait en cause la crédibilité même du processus. Ces incohérences suggèrent l'ajout de votes ou la manipulation des PV pour gonfler les totaux du candidat sortant. Le rejet de plus de 237 000 suffrages exprimés par le Conseil constitutionnel, au motif d'irrégularités dans la procédure, contribue également à la décrédibilisation de l'institution.

Cette manipulation des résultats vise à garantir la stabilité politique du régime, mais elle amplifie la crise de confiance et la contestation populaire. Face à l'incapacité du Conseil constitutionnel à garantir la sincérité du scrutin et à la fraude électorale manifestement orchestrée, les institutions camerounaises sont désormais perçues comme des outils au service de la perpétuation du pouvoir, et non comme les garantes de la démocratie. L'analyse des chiffres est la preuve la plus implacable que le débat sur la légitimité ne fait que commencer.

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