Christopher Fomunyoh qualifie le régime de Paul Biya de « catastrophique » : Analyse
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Le politologue camerounais Dr Christopher Fomunyoh, figure éminente de la démocratie africaine et directeur régional pour l’Afrique au National Democratic Institute (NDI), a porté un jugement sans équivoque sur le leadership du président Paul Biya. Lors d’une récente intervention, il a qualifié le régime du chef de l’État camerounais, au pouvoir depuis 1982, de "catastrophique". Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions socio-politiques persistantes, marquées par la crise anglophone, les défis économiques et les interrogations sur la succession présidentielle.  

Fomunyoh, observateur international des processus électoraux et fin connaisseur des dynamiques politiques camerounaises, a souligné l’écart croissant entre les promesses de stabilité et la réalité du terrain. Son analyse pointe une gouvernance défaillante, caractérisée selon lui par une centralisation excessive du pouvoir, une gestion opaque des ressources naturelles et un affaiblissement des institutions démocratiques. "Le bilan est sans appel : dégradation des services publics, effritement du dialogue national et recul des libertés fondamentales", a-t-il insisté.  

La critique du Dr Fomunyoh s’ancre dans un paysage où la crise anglophone entre dans sa huitième année, avec des conséquences humanitaires alarmantes (plus de 6 000 morts et 700 000 déplacés). Malgré la tenue du Grand Dialogue National en 2019, la mise en œuvre des réformes décentralisatrices reste limitée. Les récentes lois sur la promotion du bilinguisme et la création d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peinent à apaiser les revendications séparatistes.  

Sur le plan économique, le Cameroun, pourtant doté d’importantes réserves pétrolières et agricoles, subit une crise économique multifactorielle : inflation galopante (8,3% en 2024), chômage des jeunes (13,5%), et dette publique représentant 46% du PIB. L’absence de diversification des revenus et les allégations de corruption sapent la confiance des partenaires internationaux, dont le FMI.  

Dans sa conclusion, le politologue appelle à une transition inclusive fondée sur le respect de la constitution et la tenue d’élections crédibles. "L’alternance n’est pas une menace, mais une nécessité pour redonner espoir à une jeunesse camerounaise en quête d’horizons", a-t-il affirmé, soulignant le rôle crucial de la société civile et des médias indépendants.  

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