Lettre ouverte à André Onana, Gardien malgré l'Injustice, ​Par Jean-Claude Mbede Fouda
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CAMEROUN :: Lettre ouverte à André Onana, Gardien malgré l'Injustice, ​Par Jean-Claude Mbede Fouda :: CAMEROON

​Cher André,​Cette lettre est un hommage. Elle n’est pas motivée par un intérêt particulier– car nos chemins se croisent dans le respect d’une professionnalité que mon âge et ma carrière protègent de toute compromission. Elle est un cri d’honnêteté face à une injustice si criante qu’elle perce le voile du sport pour s’inscrire dans l’ordre du règlement de comptes personnel.

​UN GARÇON AUTHENTIQUE, UN PROFESSIONNEL EXEMPLAIRE 

​On te retire la sélection, mais on ne t’enlèvera jamais qui tu es : un garçon authentique, humble, et un professionnel dont le parcours force l'admiration.
​Tu as traversé les plus grands clubs européens – l'Ajax, l'Inter, Manchester United. Et dans chacun, jamais tu n'as été le problème. Au contraire, le premier entraîneur de ta carrière, celui de l’Ajax, n’est-il pas venu te chercher personnellement pour t’emmener à Old Trafford ? C’est la preuve la plus éclatante de ton exemplarité et de ta loyauté en tant que joueur.
 
Même face à une suspension que beaucoup jugent sévère, tu es revenu plus fort, signant une saison éclatante à l’Inter Milan, avec une Coupe d’Italie et, surtout, une finale de Ligue des Champions qui a marqué les esprits. Les Nerazzurri ne t’ont cédé qu'en raison de l’exigence du fair-play financier, et devant la somme exorbitante PROPOSÉE par Manchester United. 

Partout, tu t’es montré exemplaire, professionnel, et au-dessus de la mêlée, même sous la pression la plus intense.
​On te cherche des poux : l’indiscipline, les conflits... Mais quel coéquipier peut témoigner d'une altercation pour une place en avion ? Quel entraîneur peut se plaindre d'un propos déplacé de ta part ? La vérité est qu’il n’y en a pas.

​LA LÉGITIMITÉ DUN DERNIER REMPART 

​Ta carrière est celle d'un dernier rempart, dont le temps ne se mesure pas à l’aune d’un joueur de champ. Tu as joué une finale européenne avec l'Ajax, une autre avec l'Inter, et tu as remporté la Federal Cup avec Manchester United. Aujourd'hui, en Turquie, loin de cette pression et de cette discrimination, tu fais feu de tout bois.
​Le monde du football sait que la non-sélection du meilleur gardien africain du moment n’est pas un choix sportif. Elle est une sentence. Une sentence prononcée par un président de fédération qui, étrangement, n’a jamais cherché de problèmes d’indiscipline avec toi avant son arrivée à la tête du football camerounais.
​L'image de joueur indiscipliné qu'il cherche à te coller est un règlement de comptes personnel.

​Le Miroir de l'Indiscipline

​L'histoire est ironique. Qui a eu des problèmes dans tous les clubs où il est passé ? Qui a été poussé vers la sortie à Barcelone, malgré le talent, car le club en avait "marre de garder un joueur humainement mauvais" ? Qui a eu maille à partir avec tout le monde à l'Inter ? Qui, selon Roberto Carlos en Russie, se comportait en dictateur méprisant ? Qui insultait publiquement des coachs comme Mourinho ou Guardiola ?
​L'indiscipline, cher André, c'est l'histoire de ton accusateur, pas la tienne.

​Les entraîneurs qui te mettent à l'écart en sélection sont tristement réduits à n'être que des marionnettes à la solde du président qui a pris la tête du football national pour régler ses querelles personnelles et politiques.

​Ta mise à l'écart prive l'équipe nationale de son atout majeur. C'est une stratégie de diabolisation visant à détruire ta carrière et ton aura mondiale, car tu lui voles la lumière. Il ne veut pas de stars ; il veut rester sous les projecteurs, quitte à sacrifier l'ambition d'une nation.
​Je suis triste que tu ne sois pas à cette CAN, car cette équipe avait tout pour aller loin, et ton engagement a toujours été au-dessus de la moyenne. Sportivement, personne ne peut t'attaquer.

​Je sais combien ton pays, ton peuple, comptent pour toi. Je sais à quel point cette CAN va te manquer.
​Mais le monde entier sait pourquoi tu n'es pas là. Ce n'est pas pour une faute. C'est parce que tu as refusé de rendre un culte à un président de fédération égocentrique qui se croit au-dessus de tout un pays.

​Un jour, le ver qui est dans le fruit du football camerounais sera extirpé. Et ce jour-là, tu auras l’occasion, de nouveau, de mener les Lions Indomptables à la victoire.

​En attendant, je te rends cet hommage appuyé. Tu es un grand gardien. Reste toi-même.

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