-
© Camer.be : Olivier Berhuse
- 17 Dec 2025 07:02:01
- |
- 321
- |
CAMEROUN :: Livre à lire de Martin Kuete: LA HAINE ANTI-BAMILEKE ET LA REBELLION-GENOCIDES :: CAMEROON
Le livre montre que LA HAINE ANTI-BAMILEKE ET LA REBELLION-GENOCIDES se construisent simultanément dès après 1920) quand la France prend possession du Cameroun.
Le choc de deux civilisations agraires expose des manières de concevoir et de percevoir, des logiques différentes du développement de la culture de l’arabica dont l’Angleterre et ses colonies de l’Amérique centrale et de Colombie monopolisent le marché..
Dès1930 les indigènes font échouer un projet de développement lancé sur la rive gauche du Noun pour décongestionner un Bamiléké saturé. La mise en œuvre d’un très détesté code du planteur de Café de 1937 renvoie une fraction de paysans dans la clandestinité : preuve d’une rébellion larvée.
Pendant la décennie 1940-1950 les syndicalistes (USCC), les membres de partis politiques nationalistes (Kumzsé , l’UPC) arrivent sur la scène. leur projet : faire échec à la politique du chef de Région PCA de la CAPBCA et de son Gérant Blanc, Cette coopérative : instrument «d’embrigadage » et de manipulation » qui se dit appartenir aux indigènes.
Pour y arriver, les nationalistes créent leur propre coopérative COPCOLV, leurs partis politiques (Kumzsé, UPC). « L’Aile Dure » du CA de la CAPBCA s’oppose à toutes les décisions visant à restructurer la Coopérative, la question agraire mute en question politique, les confrontations épistolaires, séances de réunions houleuses, manifestations de rue animent la vie politique. L’administration fait montre de sa condescendance et réprime.
Les syndicalistes politisent et internationalisent « les problèmes auxquels ils font face». Dès 1945 on ne parle plus seulement de la DIGNITE mais d’AUTONOMIE et d’INDEPEDANCE. Le premier mot d’ordre de désobéissance civile relativement à la culture du café sans l’obtention d’une autorisation date de 1947 et est très suivi ; l’implosion de la CAPBCA date de 1952.
1952 est aussi le début de la contestation de l’autorité de la ville coloniale : Dschang, comme le chef-lieu de la région de Bamiléké. Ces derniers événements couronnent en pays Bamiléké, plus de 30 ans de luttes administration coloniale-Indigènes. Elles ont engendré des animosités, des rancœurs et rancunes et fait cataloguer le Bamiléké comme l'ENNEMI de la France.
Mai 1955, considéré comme début de l’histoire de la rébellion armée, n’est que l’aboutissement d’un processus de décomposition des rapports sociaux et surtout de l’explosion du profond ressentiment depuis longtemps couvé par l’Administration française qui a poussé à la rébellion armée sans armes et aucunement préparé. « L’assaut final » mis au point par Roland Pré pour éteindre l’UPC et son syndicat, l’USCC n’a produit que des effets contraires. L’administration coloniale avait ainsi toutes les raisons d’être haineuse contre les Bamilékés.
La violence et la barbarie avec laquelle les évènements de mai 1955 sont réprimés, l’acharnement mis par les Anciens d’Indochine et d’Algérie commandés par Marx Briand à fondre sur l’Ouest pour réprimer la rébellion s’expliquent.
.
Fin de l’année 1959, quand, les rebelles se territorialisent et gèrent leur espace selon leurs propres règlements peut être interprété comment une provocation difficile à diriger par l’administration coloniale. A cet affront s’ajoutent les enlèvements, exécutions nocturnes qui mutent en convocations, séquestrations, jugements et exécutions publiques. Les rebelles avaient franchi le mur du son.
De fin mars à juillet-août 1960, les campagnes du Bamiléké vivent l’enfer. L’Opération d’Envergure promise était-là. Le livre peint avec force détail les opérations militaires; terreur qui s’est abattue sur elles et son cortège de TRAUMATISME dont les effets perdurent.
Difficile de faire un bilan statistique global de morts. Des morts ! il y en a eu.
Les rebelles, malgré les pertes, ont remporté une victoire à la « Pyrrhus » ils sont satisfaits de s’être attaqués à l'oppresseur et d’avoir, au moins, tempéré sa condescendance.
Des origine de la haine anti-Bamiléké aux génocides est disponible sur Amazon et dans les librairies
Pour plus d'informations sur l'actualité, abonnez vous sur : notre chaîne WhatsApp
Lire aussi dans la rubrique LIVRES
Les + récents
L’État de droit bafoué – Le défi insolent du maire de Douala 3e face à la justice
Comment AGL met l’Afrique en mouvement à l’occasion de la CAN 2025
Livre à lire de Martin Kuete: LA HAINE ANTI-BAMILEKE ET LA REBELLION-GENOCIDES
Elections 2026: DREAMERS appelle les Camerounais à passer de la protestation à l’action politique
Meurtre d'une Mineure à Yaoundé : L'Horreur et la Vengeance Macabre de Mbazoa Serge
LE DéBAT
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 218760
Vidéo de la semaine
évènement
