Déclarer Issa Tchiroma Vainqueur, la Ligne Rouge qui Mène au Tribunal Militaire
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La période post-électorale au Cameroun est devenue un terrain miné où l’exercice de la libre expression se paie au prix fort. La phrase simple, "Issa Tchiroma a gagné les élections", dépasse la simple opinion pour se transformer en un acte subversif aux yeux du pouvoir. Elle incarne la défiance la plus totale face aux résultats officiels et met en lumière une tension politique exacerbée, où la revendication de victoire par l’opposant Issa Tchiroma Bakary est systématiquement qualifiée de menace à la sûreté de l’État.

Au lendemain du scrutin présidentiel contesté d'octobre 2025, le climat de violence et de répression a atteint un niveau critique. Alors que le Conseil constitutionnel a proclamé la réélection du président en exercice, Paul Biya, l'opposant Tchiroma, candidat du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), a clamé sa propre victoire sur la base de ses propres compilations de procès-verbaux, dénonçant un vol électoral à grande échelle. Cette posture, relayée par un appel virulent à des manifestations pacifiques, notamment l’opération « villes mortes » à Douala et Garoua, a déclenché une vague d'arrestations massives. Des centaines de partisans et de simples manifestants ont été interpellés par les forces de sécurité, souvent dans des conditions dénoncées par les organisations de défense des droits humains.

L'enjeu central de cette crise réside dans la judiciarisation de la contestation politique, avec le recours systématique et controversé à la justice militaire pour juger des civils. Affirmer publiquement que le candidat de l'opposition a triomphé est perçu par le régime comme une atteinte directe à la Constitution et à l’autorité de l’État.

La détention arbitraire et les chefs d’accusation lourds, tels que l’insurrection ou l’atteinte à la sécurité nationale, sont devenus le lot commun de ceux qui osent défier le narratif officiel. Le Tribunal militaire de Yaoundé, dont la compétence sur les civils est largement critiquée, est ainsi transformé en un instrument de répression politique, où la parole dissidente est assimilée à un crime. L’implication de cette juridiction dans le traitement des affaires post-électorales est le marqueur d’une démocratie sous forte pression.

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