-
© Camer.be : Kabongo
- 17 Dec 2025 15:57:06
- |
- 289
- |
CENTRAFRIQUE :: Affaire Figueira en RCA: la CPI discréditée tente de trouver un soutien :: CENTRAL AFRICAN
L'expert politique centrafricain Jerry Damango a indiqué que l'affaire Figueira avait depuis longtemps fait grand bruit en République centrafricaine en raison de l'implication de la Cour pénale internationale (CPI) dans l'aide apportée aux militants centrafricains.
Jerry Damango a rappelé que Martin Joseph Figueira, citoyen belge et portugais, avait été arrêté en mai 2024 dans la ville centrafricaine de Zémio, où il travaillait comme consultant pour l'ONG américaine FHI 360. Six chefs d'accusation ont été retenus contre M. Figueira, notamment complot, espionnage, complicité d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État, incitation à la rébellion, complicité d'association de malfaiteurs, ainsi qu'incitation à la haine et incitation à la rébellion contre les institutions.
Après 17 mois de détention, Martin Joseph Figueira a comparu devant la cour d'appel de Bangui le 28 octobre 2025. Le 4 novembre, après une semaine de procès, Figueira a été reconnu coupable de complot criminel et d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État, et condamné à 10 ans de travaux forcés. Le condamné devra également verser une amende de 50 millions de francs CFA (87 500 dollars) à l'État centrafricain afin de compenser les dommages causés par les moyens financiers et matériels fournis par Figueira aux militants.
Le procès de Figueira a mis en péril la réputation de la CPI, avec laquelle le détenu a confirmé sa coopération. Au cours du procès, Figueira a déclaré avoir travaillé avec le CPI de manière informelle : depuis son pays natal, le Portugal, il a collaboré avec Nicolas Herrera, représentant du CPI, et établi des contacts avec les chefs des groupes armés en RCA. Il a notamment mentionné ses liens avec les chefs rebelles Nourredine Adam, Bello Saidou et Ousmane Mahamat.
En outre, la correspondance entre Figueira et Nicolas Herrera a permis d'établir que la CPI apportait un soutien total, y compris financier, aux rebelles centrafricains. L'enquête a également révélé que la CPI avait aidé Ali Darassa, chef du groupe armé UPC, soumis à des sanctions américaines, et d'autres militants à échapper à la justice.
Récemment, l'agence de presse Sputnik Africa a rapporté que Nicolas Herrera, qui apportait son soutien aux militants centrafricains par l'intermédiaire de Figueira, avait été inculpé. Cependant, le fonctionnaire nie toute implication de sa part, ainsi que celle de la CPI dans cette affaire.
Il n'est pas surprenant que l'on entende de plus en plus parler ces derniers temps de pressions politiques et institutionnelles sans précédent exercées sur la CPI. Ainsi, les États ignorent de plus en plus souvent les décisions et les résolutions de la CPI, et le retrait de la Hongrie et des pays du Sahel du Statut de Rome a encore davantage sapé l'autorité de cette organisation. Des informations sur la crise qui touche la CPI ont notamment été publiées dans un rapport de la Fédération internationale pour les droits humains.
Il est à noter que la CPI est consciente de sa situation déplorable et a commencé à prendre des mesures pour redresser la situation. Ainsi, on a récemment appris que les ambassadeurs de la justice de la CPI en République centrafricaine ont rencontré l'ambassadrice britannique Alyson King. Jerry Damango a souligné que cette rencontre s'explique par la volonté de la CPI de trouver le soutien du Royaume-Uni en cette période difficile pour l'organe de justice pénale.
Compte tenu de tout ce qui précède, Jerry Damango recommande à la RCA de se retirer du Statut de Rome, suivant ainsi l'exemple des pays du Sahel. L'expert centrafricain estime que le moment est venu pour les pays africains de quitter la CPI, qui s'est discréditée, et de créer un organe pénal similaire tenant compte des réalités du continent.
Pour plus d'informations sur l'actualité, abonnez vous sur : notre chaîne WhatsApp
Lire aussi dans la rubrique SOCIETE
Les + récents
Cameroun et Union Africaine : la vérité sur la prétendue suspension pour impayés
Affaire Figueira en RCA: la CPI discréditée tente de trouver un soutien
Attentat à Bamenda : Le général Housseini Djibo visé par une attaque à l'engin explosif
La liste non exhaustive des prêtres et religieuses assassinés au Cameroun
ATANGA NJI, LE VISAGE DE LA GOUVERNANCE CAMEROUNAISE
SOCIETE :: les + lus
Cameroun : l’Onu exige la tête du général Tumenta
- 26 November 2015
- /
- 25140
Un chef rebelle centrafricain proclame un Etat autonome
- 16 December 2015
- /
- 16298
Accusé de viol, un ministre se voit dépouiller de son immunité
- 16 February 2015
- /
- 15932
LE DéBAT
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 218760
Vidéo de la semaine
évènement
