Présidentielle 2025 : Rejet de la candidature Kamto, entre droit et stratégie politique
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Le rejet de la candidature du professeur Maurice Kamto à l’élection présidentielle d’octobre 2025 continue de nourrir les débats dans la sphère politico-juridique camerounaise. Officiellement écarté pour cause de pluralité d’investiture, l’ancien président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) cristallise les tensions autour d’une élection déjà marquée par une forte polarisation.

Invité sur le plateau de Libre Expression sur Info TV, Pierre Blériot Nyemeck a livré une lecture sans détour des enjeux de cette exclusion. Selon lui, le Conseil constitutionnel, s’il devait dire le droit, ne pourrait invoquer une mauvaise démission du MRC, argument pourtant souvent avancé de manière informelle. Il souligne que seule Elecam, en tant qu’organe électoral, aurait pu soulever cette question, ce qui n’a pas été le cas. Pour lui, cette décision traduit une stratégie politique visant à écarter un adversaire perçu comme sérieux, et non un problème de conformité juridique.

Pierre Blériot Nyemeck rappelle en ce sens les propos du professeur Mathias Éric Owona Nguini, qui avait invité les opposants à battre Paul Biya dans les urnes s’il venait à se représenter. "Alors laissez aussi Kamto se présenter, et battez-le", rétorque Nyemeck, dénonçant une peur déguisée en légalisme. Il questionne la logique d’un pouvoir qui se prévaut de son enracinement national, mais qui mobilise autant d’efforts pour exclure un adversaire politique.

Sur le plan juridique, l’intervenant revient sur le cas du MANIDEM, parti ayant investi Kamto. Il affirme que selon les archives officielles du ministère de l’Administration territoriale, c’est Anicet Ekane qui demeure reconnu comme président légal de ce parti, et non Dieudonné Yebga, dont les actes n’auraient aucune valeur juridique. En cela, le rejet de la candidature ne tiendrait pas sur un plan strictement légal, mais relèverait plutôt d’une volonté politique d’éviction.

L’analyse de Nyemeck met en lumière les tensions qui traversent la scène politique camerounaise à la veille d’un scrutin capital. Elle souligne les limites d’un processus électoral où le droit constitutionnel semble parfois instrumentalisé pour répondre à des objectifs de contrôle et de neutralisation des voix dissidentes. Dans un pays où la démocratie électorale reste fragile, ce type de rejet interroge la capacité des institutions à garantir une compétition équitable, condition indispensable à toute légitimité politique.

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