Si d’aucuns envoient des messages de soutien aux forces de défense, d’autres implorent la protection divine devant les barbaries de la secte islamique.

Ça remonte à bien longtemps, la dernière fois où on a vu les Camerounais s’unir derrière une cause. Et cette fois, ça en vaut bien la peine, étant donné qu’il s’agit de faire bloc contre les islamistes de Boko Haram. En l’espace de deux semaines, le Cameroun a perdu des dizaines de compatriotes, du fait des kamikazes  Maroua. Le double attentat du mercredi 22 juillet 2015 a déclenché une pluie  de réactions sur les réseaux sociaux. Alexandre Song n’est pas resté indifférent. Le milieu de terrain de West Ham a posté une vidéo sur son compte Instagram. «Maroua c’est chez moi. Stop Boko Haram !», ponctue le joueur, non sans adresser «mes sincères condoléances aux familles endeuillées. Je partage votre peine. Le terrorisme ne l’emportera pas. Le Cameroun est un pays uni, tous ensemble nous combattrons Boko Haram.» Samuel Eto’o a lui aussi fait un post, bien que critiqué par certains.

Sur son compte Facebook, l’attaquant écrit : «Il y a un adage qui dit ‘‘le roseau plie mais ne rompt pas’’. Aujourd’hui mon Afrique en miniature a été ébranlée, des pertes importantes en vies humaines ont été enregistrées dans la ville de Maroua au Nord Cameroun, mais nous ne fléchirons pas. Mes sincères condoléances aux familles endeuillées. Je partage votre peine. Le terrorisme ne triomphera pas.» Et la petite phrase qui n’a pas plu quelques uns, c’est quand Samuel Eto’o confie être «touché en plein cœur». En tout cas, l’ancien capitaine de l’équipe nationale de  football appelle à l’union des uns et autres. «Le Cameroun est un, uni et indivisible. Nous, Africains levons-nous comme un seul peuple afin qu’ils comprennent qu’ils n’auront jamais le dernier mot.»

Dieu à la rescousse

Un tour sur Facebook suffit pour comprendre dans quelle anxiété ces faux adeptes d’Allah ont plongé les Camerounais. Une internaute prénommée Sabine ne sait plus à quel saint se vouer. Autant mieux adresser des «supplications à l’Eternel».  «Seigneur, Dieu notre père, écrit-elle, toi qui est le maître de l'univers, celui qui a créé le ciel, la terre et tous les hommes qui y vivent. Nous venons à toi, filles du Cameroun implorer ta compassion à notre égard. En ce temps où notre patrie, que tu as jusqu' ici préservé de tout mal, pleure le sang versé de ses enfants, nous nous inclinons sous ta puissante main. Tu es celui, qui a donné la victoire au peuple d'Israël dans tous ses combats. Donne également à notre armée, la force, le courage, la vigueur nécessaires de faire face et de mettre fin aux attaques du diable que représente cette secte. Donne à nos dirigeants par la puissance de ton Esprit saint la sagesse et les moyens nécessaires de mener à bien cette guerre et d'éradiquer ces gens de nos terres définitivement.

Envois également du ciel Saint Michel archange et les autres anges pour nous soutenir dans le combat.» Elle poursuit : «Ne détourne pas ton regard de nous. Donnes nous la possibilité de créer un avenir de paix pour nos enfants et les générations futures et ils reconnaîtront que tu es grand. Que le monde entier au travers de nous, puisse témoigner de ta grandeur. Seigneur exauce notre prière. Nous te le demandons par ton fils Jésus-Christ, qui a donné sa vie sur la croix pour nous sauver. Amen.» Plusieurs réactions accompagnent le post. «Seigneur Jésus-Christ vient à notre secours. Nous avons plus que jamais besoin de toi. Hâte-toi pour nous répondre. Saisir les par ta toute puissance», demande Lablonde. Nyna  souhaite que le Seigneur pourvoie «à cette situation ignoble.»

Une image vaut mille mots. Sur la toile, certains ont opté pour des images, avec à la suite un petit message. Il y en a même qui ont remplacé leurs photos de profil par ces images à forte connotation  patriotique.  

On peut ainsi lire  «Restons unis dans l’épreuve». Le Vert-rouge-jaune, avec un cœur à côté, comme pour dire «j’aime le Cameroun» ; «Je suis Maroua, je suis Paul Biya, je suis le Bir». Autant de publications qui témoignent de l’espoir que les Camerounais mettent en nos forces de défense. Hélas ! Pendant que certains se font tuer en protégeant nos frontières, certains chefs brillent par des indélicatesses anti patriotiques. Ce en détournant des denrées et primes envoyées par le chef de l’Etat aux soldats au front. Un soldat de la marine a d’ailleurs envoyé une lettre ouverte à Paul Biya pour dénoncer le mauvais traitement infligé aux soldats par certains supérieurs. «Ce n’est pas surprenant. Quand on combattait à Bakassi, des camarades mouraient de paludisme parce que les tonnes de médicaments que le chef de l’Etat envoyaient étaient détournées par nos chefs, et revendues aux Nigérians», confie un soldat.  Des comportements à bannir car avec les actes criminels de l’ennemi, le temps de la diversion est révolu.