L'analyse de l'actualité politique camerounaise, post-élection présidentielle d'octobre 2025, révèle une fracture profonde au sein des forces de changement. Le narratif du « Tout sauf Cabral », laborieusement entretenu par certains cadres du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), apparaît de plus en plus comme un simple fantasme.

Cet argumentaire, loin de masquer une opposition farouche, semble n'avoir d'autre finalité que de préparer l’opinion publique à une alliance désormais perçue comme inévitable avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. Il s’agirait d'une alliance de survie, une "panse alimentaire" dictée non par des convictions idéologiques, mais par le simple opportunisme politique.

Le plébiscite dont a bénéficié Issa Tchiroma Bakary lors du scrutin du 12 octobre 2025 ne saurait être interprété comme un vote d’adhésion à l’homme, mais bien comme un vote de raison et d’espérance. Le peuple aspirant au changement a vu en lui le véhicule le plus apte à incarner l’aspiration collective à une véritable alternance politique et à un changement concret. Il a réussi à cristalliser cette volonté populaire de rupture, tandis que d’autres formations ont préféré s’enliser dans des calculs tactiques et des ambiguïtés stratégiques.

Le PCRN Face à son Propre Miroir : Entre Opposition et Compromis

Le PCRN, dans sa posture actuelle, ne parvient plus à masquer ses véritables intentions. Son attitude jugée par beaucoup comme une « opposition à l’opposition », son silence assourdissant après ce que l’on a qualifié de mascarade électorale du 5 août 2025 suite à l’élimination arbitraire et controversée de Maurice Kamto, et son refus de partager les procès-verbaux (PV) essentiels pour établir la vérité des urnes, trahissent une perte de sincérité. En invoquant hypocritement le « respect des institutions » que le peuple cherchait précisément à contester pour dénoncer les irrégularités, le parti s’est positionné en électron libre, loin de l’idéal qu’il prétendait défendre.

Le PCRN semble avoir abandonné sa place dans l'opposition pour se muer en une formation opportuniste. Son action paraît désormais axée sur son propre confort et son assurance de survie politique, plutôt que sur la libération ou l'émancipation du peuple camerounais. Sous le couvert d’une moralité institutionnelle, le parti de Cabral Libii préparerait calmement son atterrissage politique dans le giron du RDPC, au détriment de l’idéal de changement qu’il a si longtemps brandi. Ce qui est présenté par certains comme de la stratégie n’est en réalité qu’un renoncement moral et politique flagrant, scellant la fin d’une véritable opposition camerounaise.

"Le 《Tout sauf Cabral》 est, en effet, un pur fantasme. Ce narratif, laborieusement entretenu par certains cadres du PCRN, n’a d’autre but que de préparer l’opinion à accepter une alliance désormais inévitable avec le RDPC, une alliance de "panse alimentaire", dictée non par des convictions, mais par la survie politique.

Le plébiscite d’Issa Tchiroma le 12 octobre 2025 n’a pas été un vote d’amour pour l’homme, mais un vote de raison et d’espérance. Le peuple du changement y a vu en lui le véhicule le plus apte à incarner et porter l’aspiration collective à une véritable alternance, à un changement concret. Il a su cristalliser cette volonté populaire de rupture, là où d’autres ont préféré les calculs tactiques et les ambiguïtés stratégiques.

Le PCRN, aujourd’hui, ne trompe plus personne.
Son opposition à l’opposition, son silence complice après la mascarade du 5 août suite à l’élimination arbitraire de Maurice Kamto, son refus de partager les PV pour établir la vérité des urnes, et son invocation hypocrite du « respect des institutions » que le peuple voulait précisément voir contestées, disent tout de la perte de sincérité et de la position réelle de ce parti.

Non, le PCRN n’est plus dans l’opposition.
Il s’est mué en formation opportuniste, travaillant à son confort plutôt qu’à la libération du peuple. Sous couvert de moralité institutionnelle, il prépare calmement son atterrissage politique dans le giron du RDPC, au détriment de l’idéal même qu’il prétendait incarner : celui du changement. En vérité, ce que certains présentent comme de la stratégie n’est rien d’autre qu’un renoncement  à la fois moral et politique."
Analyse d'un compatriote.

Luc Perry Wandji

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