40% de Gaspillage : Le Chiffre Noir des Pertes Post-Récolte au Cameroun Dû aux Routes
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40% de Gaspillage : Le Chiffre Noir des Pertes Post-Récolte au Cameroun Dû aux Routes :: CAMEROON

Le Cameroun fait face à une crise économique silencieuse, mais dévastatrice, dont les répercussions se font sentir dans les assiettes de chaque citoyen : le gaspillage de masse des produits agricoles. Alors que le pays possède un potentiel agronomique impressionnant, une quantité stupéfiante de 40% des produits alimentaires récoltés est perdue chaque année avant d'atteindre les marchés urbains. Ce fléau est la conséquence directe d'un triptyque d'échecs structurels qui entravent le secteur agricole et la chaîne d'approvisionnement.

La première cause, et la plus visible, réside dans l'état catastrophique des infrastructures routières. Les routes de desserte agricole, souvent de simples pistes en terre, deviennent impraticables pendant la saison des pluies. Le transport des récoltes est ralenti, les produits frais sont endommagés par les chocs répétés et la chaleur, arrivant à destination dans un état de dégradation avancée, voire totalement invendables. L'absence de routes bitumées suffisantes condamne une grande partie de la production agricole à pourrir sur place ou pendant le transit.

À cela s'ajoute un manque crucial d'équipements de conservation et de techniques de séchage modernes et adéquates. Les agriculteurs, notamment ceux des filières vivrières, utilisent souvent des méthodes traditionnelles qui ne garantissent pas une longue durée de vie aux produits. Un séchage inadéquat après la récolte favorise le développement de moisissures et de parasites, annihilant l'effort de production et contribuant massivement aux pertes post-récolte. La réfrigération et le conditionnement approprié des produits périssables (légumes-feuilles, tomates, etc.) restent des luxes inaccessibles pour la majorité.

L'impact socio-économique de ce gaspillage est colossal. Selon les analyses, une simple réduction de 10% de ces pertes pourrait transformer l'économie rurale et améliorer la sécurité alimentaire nationale. Une telle performance stabiliserait significativement les prix sur les marchés, rendant les produits plus accessibles aux consommateurs. Surtout, elle augmenterait mécaniquement les revenus des agriculteurs sans nécessiter d'investissements initiaux dans l'augmentation des rendements. Enfin, la création de petites et moyennes entreprises de transformation, de stockage et de logistique réfrigérée générerait de nombreux emplois ruraux et urbains, revitalisant l'ensemble du secteur. Réformer la logistique agricole est, par conséquent, un impératif de développement national.

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