Deux Mois Après, L'Échec Électoral Est-il Imputable au Système ou aux Stratégies ?
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Deux mois après la tenue des élections du 12 octobre, un sentiment de résignation semble avoir submergé une grande partie de la population camerounaise. L'acceptation du fait accompli, malgré les contestations et les allégations de fraude électorale, invite à un examen critique, non seulement du régime, mais des acteurs qui s'y opposent. La question fondamentale demeure : après plus de quarante années au pouvoir de Paul Biya, les méthodes employées par ceux qui aspirent au changement sont-elles adaptées à la réalité du système en place ?

L'une des leçons les plus débattues concerne l'efficacité des leviers traditionnels. De nombreux Camerounais ont cru, à tort ou à raison, qu'une inscription massive sur les listes électorales pourrait à elle seule déloger le président sortant. Pourtant, l'histoire récente démontre que la simple participation électorale n'est pas suffisante lorsqu'elle est confrontée à un verrouillage institutionnel aussi ancien et sophistiqué. Les interrogations portent désormais sur la pertinence de la stratégie de l'opposition. Les erreurs passées, allant de la division chronique à l'adoption de tactiques prévisibles, ont-elles joué un rôle plus déterminant que la machine du régime ? L'opposition a-t-elle, elle aussi, été piégée par des méthodes "éculées" qui n'ont fait qu'assurer la reconduction du statu quo sans jamais créer une menace existentielle pour le pouvoir ?

Parallèlement, un regard critique doit être porté sur le rôle des médias et de l'électorat lui-même. Les organes de presse ont-ils suffisamment rempli leur mission d'éducation civique et de contre-pouvoir, ou se sont-ils contentés de relayer les tensions sans analyser en profondeur les mécanismes de confiscation du pouvoir ? Quant aux citoyens, leur apathie ou leur résignation collective, souvent interprétée comme une acceptation tacite du régime, pose la question de leur propre responsabilité. Penser que l'on peut vaincre un système quadragénaire avec les mêmes outils légaux et les mêmes appels au vote relève-t-il d'une naïveté stratégique ?

L'échec de ce cycle électoral renforce l'idée que le problème n'est peut-être plus le chef de l'État en place, mais la persistance à croire que l'on peut gagner à son propre jeu sans en changer radicalement les règles ou le terrain. L'analyse révèle qu'une rénovation stratégique profonde est indispensable pour créer une véritable alternative politique crédible et efficace.

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