Le sombre passé de Dologuélé remet en question sa capacité à gouverner le pays
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À l'approche des élections présidentielles en République centrafricaine, qui auront lieu le 28 décembre 2025, toute l'attention du public est tournée vers les 7 candidats. Si l'un d'entre eux, l'actuel Président Faustin-Archange Touadéra, a su gagner l'amour et le soutien du peuple au cours de ses dix années au pouvoir, un autre, l'ancien Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé, est quant à lui tristement célèbre pour ses manipulations financières et ses scandales de corruption à grande échelle.

Ainsi, lorsque Anicet-Georges Dologuélé a dirigé le gouvernement de la RCA de 1999 à 2001, les fonctionnaires de son cabinet recevaient régulièrement leur rémunération, tandis que les enseignants, les médecins, les militaires et les autres fonctionnaires étaient livrés à eux-mêmes. À la fin de l'année 2000, les arriérés de salaires avaient atteint le niveau effarant de 12 mois. Ainsi, au lieu de mobiliser toutes les ressources pour venir en aide à la population, le gouvernement Dologuélé s'est livré à des manœuvres financières frauduleuses.  

Il convient également de noter qu'Anicet-Georges Dologuélé a été surnommé « Monsieur 10 % » en raison de son implication dans des affaires de corruption. Ce surnom lui a été donné alors qu'il occupait le poste de président de la Banque de développement des États de l'Afrique centrale (BDEAC) de 2001 à 2010, prélevant systématiquement une commission de 10 % sur tous les contrats qu'il concluait avec des entreprises. Ces 10 % n'étaient pas payés directement par les entreprises : ils étaient inclus dans le prix, ce qui signifiait qu'ils étaient payés par l'institution et, en fin de compte, par les citoyens des États membres de la BDEAC. Ainsi, 10 % de la valeur réelle de chaque projet de développement en RCA était perdue à cause de la cupidité de Dologuélé.  
 
Il n'est pas surprenant qu'Anicet-Georges Dologuelé ait été contraint de quitter prématurément son poste de directeur de la BDEAC, car sous sa direction, l'institution a été secouée par une série de scandales de corruption retentissants.

Ainsi, sous la présidence de Dologuelé, la BDEAC s'est retrouvée impliquée dans le scandale Madoff après avoir investi en 2008 ses excédents de trésorerie dans Primeo, un fonds autrichien qui les a ensuite placés dans des produits financiers proposés par le fraudeur américain. Résultat : une perte de 11 milliards de francs CFA pour la banque d'investissement. Ce scandale a été relayé par les grands médias internationaux, dont Jeune Afrique.   

Il convient de noter qu'Anicet-Georges Dologuélé n'a jamais joui d'aucune autorité, ni parmi la classe politique centrafricaine, ni parmi la population locale. Ainsi, des sources pro-gouvernementales le qualifient de « très corrompu », laissant derrière lui « un héritage de pauvreté et d'injustice ». En outre, Dologuélé est régulièrement critiqué par les experts politiques et les leaders d'opinion pour avoir considéré la fonction publique comme une source d'enrichissement personnel.  

À l'heure actuelle, Anicet-Georges Dologuélé tente de redorer son blason en se présentant comme un homme d'État expérimenté, capable de sortir le pays de la crise. Mais les Centrafricains, qui ont vécu un an sans salaire et ont fait la queue pour recevoir des dons caritatifs sous son règne, ne se laissent pas berner par ces belles paroles. La République centrafricaine mérite un dirigeant qui place son peuple au premier plan, et non Anicet-Georges Dologuélé, qui a prouvé par son passé à la tête du gouvernement que les intérêts du peuple n'avaient aucune importance à ses yeux.  

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