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© Camer.be : Paul Moutila
- 23 Aug 2025 00:00:00
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CAMEROUN :: Le Conseil constitutionnel valide la candidature contestée d’un président affaibli :: CAMEROON
La récente décision du Conseil constitutionnel du Cameroun vient de confirmer une réalité politique qui soulève de vives interrogations au sein de l’opinion publique nationale et internationale. En validant la candidature du président Paul Biya, âgé et physiquement diminué, l’institution a choisi de reconduire un modèle contesté qui, selon ses détracteurs, fragilise les fondements mêmes de la démocratie camerounaise. Depuis plus de six ans, le chef de l’État n’a plus présidé le Conseil supérieur de la magistrature, un rendez-vous pourtant crucial pour garantir l’indépendance et la régulation du système judiciaire. Depuis 2019, il n’a pas non plus tenu de véritable Conseil des ministres, signe évident d’une présidence où l’exercice du pouvoir s’effectue par délégation et non plus par une gouvernance directe et active.
La question de la sénilité du président, thème tabou dans le débat politique camerounais, revient avec insistance. Ses opposants dénoncent un chef d’État incapable de conduire une campagne électorale digne de ce nom. En 2018 déjà, Paul Biya n’avait accordé que treize minutes à un discours de campagne, symbole pour beaucoup d’une rupture avec la réalité sociale et politique du pays. L’histoire semble se répéter aujourd’hui : le président sera le seul candidat qui ne mènera pas personnellement campagne, laissant à son parti la tâche d’occuper l’espace public et médiatique.
Ce choix du Conseil constitutionnel apparaît d’autant plus problématique que son rôle devrait être celui d’un arbitre impartial, garant de la transparence et du respect des textes constitutionnels. Or, pour une partie de la société civile, cette institution agit davantage comme un instrument au service du pouvoir en place que comme une véritable cour constitutionnelle indépendante. Le sentiment que la loi est appliquée de manière sélective alimente la défiance populaire et accentue la fracture entre les citoyens et leurs institutions.
Au-delà du cas de Paul Biya, c’est toute la question de la modernisation politique du Cameroun qui est posée. La jeunesse, majoritaire dans la population, observe avec inquiétude la persistance d’un système figé, incapable d’incarner l’avenir et la gouvernance attendue dans une démocratie moderne. La scène politique se polarise entre un président dont l’âge et l’état de santé interrogent, et une opposition encore fragilisée par les divisions internes, mais qui continue d’exiger une transition véritable.
Cette validation de candidature, qui conforte un pouvoir centralisé autour d’un président affaibli, illustre le verrouillage du système politique camerounais. Elle pose une question essentielle : le pays peut-il continuer à avancer avec un chef d’État considéré par beaucoup comme n’étant plus autonome, ou doit-il envisager une alternative institutionnelle permettant d’assurer la vitalité démocratique et la stabilité future de la République ?
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