La scène politique camerounaise en vue de la présidentielle de 2025 vient de connaître un tournant symbolique. Maître Alice Nkom, figure respectée du barreau camerounais et défenseure historique des droits humains, a annoncé publiquement son soutien à Maurice Kamto. Ce ralliement, loin d’être anodin, marque une volonté assumée de recentrer les dynamiques d’opposition autour d’un seul leadership pour tenter de rompre avec la dispersion qui, depuis des décennies, profite au régime en place.

Dans un message solennel publié sur sa page Facebook, Maître Nkom appelle à l’unité nationale autour d’un projet commun. Elle insiste sur la nécessité de dépasser les clivages politiques, les egos partisans et les querelles de stratégie. Son choix, clair et sans ambiguïté, se porte sur celui qu’elle considère désormais comme le seul porteur d’un espoir crédible pour le Cameroun. L’avocate déclare ne plus vouloir de divisions, évoquant la mobilisation comme condition sine qua non pour bâtir un avenir meilleur. Ce positionnement engage davantage la société civile, en particulier les électeurs indécis, dans une dynamique de rassemblement politique inédit.

Ce soutien vient à un moment crucial. Le report des élections législatives à 2026, la crise de confiance envers les institutions, la lassitude sociale et l’absence d’alternance depuis quatre décennies ont installé un climat d’urgence dans le débat national. Dans ce contexte, la voix d’Alice Nkom pèse, d’autant plus qu’elle ne s’est jamais laissée instrumentaliser ni par le pouvoir ni par les oppositions fluctuantes. Elle cristallise un discours de rupture et d’éthique politique.

L’appel à une seule voix et une seule cause traduit une stratégie claire : fédérer l’opposition, rassembler les forces sociales, canaliser l’espoir populaire dans une démarche structurée. Le défi reste immense face à un appareil d’État solidement verrouillé, mais cette prise de position redessine le champ des possibles. L’enjeu dépasse désormais le candidat : il engage l’image d’un Cameroun rassemblé, où l’opposition ne serait plus un champ de luttes internes, mais un véritable levier de transition politique.

En plaçant la mobilisation citoyenne au cœur du combat, Maître Nkom rappelle que l’élection présidentielle de 2025 pourrait être bien plus qu’un scrutin : une ligne de fracture entre un passé marqué par la résignation et un futur porté par le sursaut. Ce message sonne comme un appel à la cohérence et à la responsabilité historique. Car sans unité, aucune alternance n’est possible. Et sans alternance, aucun changement durable ne peut s’enraciner.