Attentat à Bamenda : le Général Housseni Djibo visé sur fond de crise post-électorale
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La tension est montée d'un cran ce mercredi matin dans la région du Nord-Ouest avec une attaque ciblée d'une rare violence à l'entrée du camp du Groupement de gendarmerie (GPIGN). Alors que le véhicule de fonction du Général de brigade Housseni Djibo attendait l'officier, une détonation a ravagé le périmètre de sécurité. L'explosion, provoquée par une bombe artisanale, a coûté la vie à trois gendarmes dont le garde du corps personnel du haut gradé. Ce drame survient dans une zone pourtant ultra-sécurisée, soulevant des questions immédiates sur les failles de protection d'un tel site stratégique.

Si les autorités locales tendent à attribuer cet acte aux ambazoniens, le silence inhabituel des groupes séparatistes suscite des interrogations légitimes. Contrairement à leurs habitudes de propagande numérique, aucune revendication n'a été diffusée par les milices du maquis. Cette absence de communication pousse une partie de l'opinion et de l'entourage du général à explorer d'autres pistes, notamment celle d'un règlement de comptes politique orchestré depuis la capitale. Le climat à Yaoundé reste lourdement marqué par les conséquences de la dernière élection présidentielle, dont les résultats officiels continuent de fracturer l'unité nationale.

Selon plusieurs sources concordantes, le Général Housseni Djibo était perçu comme un soutien influent d'Issa Tchiroma, vainqueur désigné par les urnes le 12 octobre dernier. Cependant, le maintien au pouvoir de Paul Biya à la suite de ce que l'opposition qualifie de hold-up électoral a instauré un climat de suspicion au sommet de l'appareil sécuritaire. La loyauté des chefs militaires devient un enjeu brûlant dans ce contexte où les institutions ont entériné une continuité contestée. Les rumeurs de purges ou de représailles contre les soutiens du camp adverse alimentent désormais les débats sur la nature réelle de cette tentative d'assassinat.

L'enquête en cours devra déterminer si cette attaque est le fait d'une guérilla séparatiste opportuniste ou la manifestation violente d'une lutte de pouvoir interne. La disparition des trois gendarmes en service commandé vient s'ajouter à un bilan humain déjà lourd dans cette zone de conflit, mais l'implication possible de réseaux politiques de Yaoundé change radicalement la lecture de cet événement. Entre instabilité régionale et crise de légitimité au sommet de l'État, le pays semble s'enfoncer dans une zone de turbulences où les symboles de l'autorité ne sont plus à l'abri, même au sein de leurs propres places fortes.

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