Edéa-Kribi-Lolabe : bataille entre Turcs et Chinois pour le contrôle de 470 milliards de FCFA
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Auréolée par la conduite avec succès du chantier de construction du stade de Japoma-Douala, l'entreprise turque Yenigun sollicite désormais le gigantesque marché de ce tronçon de desserte du Complexe industrialo-portuaire de Kribi. Concomitamment au moment où l'entreprise Chinoise Chec Limited, exécute les travaux de réalisation des études de faisabilité, avec pour objectif de se positionner pour exécuter le marché principal.

La bataille pour le contrôle du pactole de près de 470 milliards de FCFA est lancée, avec pour rôle délicat d’arbitre, le gouvernement camerounais, représenté par le ministère des Transports. C’est le 6 mai 2015 que l’entreprise chinoise China Harbour Engineering Company Limited (Chec) a signé avec le gouvernement camerounais représenté par Robert Nkili, alors ministre des Transports, un mémorandum d’entente pour la construction du chemin de fer Edéa-Kribi-Lolabe, important chantier annexe du complexe industrialo-portuaire de Kribi. Le mémorandum d’entente portait sur «la réalisation des études de faisabilité», et «la mobilisation des moyens financiers», indiquait Robert Nkili. Précisant néanmoins qu’il s’agissait «d’un accord de principe entre le gouvernement camerounais et l’entreprise Chec». «Une onction», insistait le ministre des Transports.

Quatre ans après, le projet reste sur les starting-blocks. «Les études de faisabilité sont en cours…», a-t-on appris d’une source autorisée au ministère des Transports. Malgré les bonnes intentions chinoises, et l’onction de l’Etat du Cameroun, ce juteux marché reste ouvert à de potentiels partenaires. C’est dans ce sillage que le ministre délégué auprès du ministre des Transports, Njoya Zakriaou a reçu une importante délégation de l’entreprise , conduite par Tufan Sercan, le directeur régional Afrique de cette entreprise turque. La réalisation de ce tronçon ferré au terme des études de faisabilité étaient au centre de la rencontre entre les deux parties. Une démarche qui rame à contre-courant des ambitions chinoises qui projettent également rafler ce marché, suite à celui de la réalisation des études de faisabilité.

Désormais face à un dilemme, Njoya Zakariaou a sollicité de Yenigun, a sollicité la présentation de quelques réalisations dans la construction de ce type d’ouvrage. En réaction à ce préalable, Tufan Sercan a rassuré le ministre délégué auprès du Mintransp sur «la grande capacité de mobilisation des fonds pour la réalisation de cette voie ferrée». Grande capacité de mobilisation des fonds qui s’accompagne, d’après l’ingénieur turc «d’une expertise technique avérée». L’entreprise Yenigun a en effet mené avec succès le chantier de construction du complexe sportif de Japoma. Fort de ce résultat positif, les turcs n’entendent pas lâcher prise face aux sérieuses prétentions chinoises. L’entreprise Chec limited dispose également d’un séduisant portefeuille de projets au Cameroun, dont l’autoroute Kribi-Lolabe.

La voie ferrée Edéa-Kribi-Lolabe longue de 136 kilomètres avec emprise de 100 mètres sur la route, est destinée principalement à desservir la zone portuaire de Kribi, à désenclaver des bassins de production miniers et agricoles, et subsidiairement, à améliorer les infrastructures ferroviaires du Cameroun. Montant prévisionnel du projet, près de 470 milliards de FCFA.

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