Vient de paraître: Le limogeage du Ministre Njiensi Michel qui décida de « détribaliser» le football
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1970. Remaniement ministériel. Le Président Ahidjo décide de confier le Ministère de la Jeunesse et des Sports en création à un jeune Camerounais frais émoulu des universités françaises. Le nom de ce dernier ? Njiensi Michel. Ce Ministère était jusque-là un Vice-Ministère rattaché à l’Education Nationale.

Le Ministre Njiensi est plein d’idées révolutionnaires. Il désire innover. En prenant le service, il trouve le football camerounais réparti en clubs, ainsi que cela se passe dans le monde entier. Ceux-ci sont, soit des émanations de quartiers, soit de communautés. Il y a ainsi à Douala, Oryx de Bali qui comme son nom l’indique est le club des autochtones de Bali, Caïman qui est le club de Deïdo, Léopard est également un club de Douala, en principe celui d’Akwa, Union de Douala lui est le club des Bamiléké de la ville, à Nkongsamba il y a l’Aigle, à Bafoussam le Racing, à Dschang il y a un autre Aigle, il y a la Panthère à Banganté, l’Etoile de Mbanga, à Yaoundé il y a le Dragon qui était le club de la communauté Bassaa de la ville, Tonnerre et Canon, qui étaient des clubs éwondos, Tarzan d’Obala, Pegaze de Sangmelima, Foudre d’Akonolinga, Kribi club, Prisons de Buea, PWD de Bamenda, Epervier d’ Ebolowa, etc.

Le championnat se déroulait bien, et comportait trois divisions, la première, la seconde, et la ligue. Il y avait aussi les « corpos ».
Njiensi aux manettes du Ministère en charge des sports, estime que cette répartition tribale du football camerounais ne peut que lui être préjudiciable. Il décide d’y remédier.
Au cours d’une réunion tenue avec les cadres de son Ministère et la Fécafoot, il annonce sa décision de mettre fin aux clubs sportifs « tribaux », de tous les dissoudre et de passer à la création de nouveaux avec des appellations nouvelles.

Un silence de stupéfaction s’installe dans la salle. Les cadres du ministère perçoivent tout de suite l’impact négatif d’une telle décision. Ils entreprennent de l’en dissuader. Impossible. Ceux de la Fécafoot argumentent également dans ce sens, en vain. A la fin de la réunion, il annonce que désormais, les clubs de football auront pour dénomination : Yaoundé I, Yaoundé II, Yaoundé III, Douala I, Douala II, Douala III, etc. Plus d’Oryx, plus de Caïman, plus Tonnerre, plus de Canon, PWD, terminé.

La nouvelle produit l’effet d’une bombe atomique dans les oreilles des Camerounais. Ils la rejettent en bloc. La colère est monumentale. Le championnat est interrompu dans les trois divisions. Le personnel du Ministère de la Jeunesse et des Sports est pris à parti sur toute l’étendue du territoire national.

1971. A Douala, la population est plus outrée que partout ailleurs. Le Président Ahidjo a prévu d’y venir en visite officielle, de retour d’un voyage à Lagos. La population se mobilise pour aller lui cracher son mécontentement dès son arrivée à l’aéroport. Au minimum, 100.000 personnes s’y déportent, la police te la gendarmerie sont totalement débordées. Impossible de disperser la foule qui a confectionné des pancartes sur lesquelles on peut lire : « A bas Njiensi, vive Oryx club », « A bas Njensi, vive Caïman club », « A bas Njiensi, vive Léopard », des gens sont même venus de Nkongsamba, « A bas Njiensi, vive Aigle de Nkong ». Lorsque l’avion du Président Ahidjo est annoncé, la foule envahit la piste d’atterrissage, pas moyen de se poser. Il se met à tourner dans le ciel de Douala, à la demande, semble-t-il de son passager, pour mesurer l’immensité de la foule. Celle-ci s’étend jusqu’à Bonapriso. El Hadj en prend peur. Finalement, il demande au pilote de ne pas continuer à vouloir se poser, et de prendre plutôt la direction de Yaoundé. Au journal parlé de 13 h :

« Son excellence El Hadj Ahmadou Ahidjo, Président de la République décrète : article premier, M. François-Xavier Ngoubeyou est nommé Ministre de la Jeunesse et des Ports en remplacement de M. Njiensi Michel, relevé de ses fonctions ».

La liesse et le soulagement des Camerounais sont indescriptibles …

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Table

Avant-propos

Chapitre I :
Paris-Douala avec Ahmadou Ahidjo à bord dans un vol CAMER en 1976

Chapitre II :
Le limogeage du Ministre Njiensi Michel qui décida de « détribaliser » le football

Chapitre III :
L’inespérée élection d’Eteki Mboumoua SG de l’OUA à Mogadiscio en 1974

Chapitre IV :
L’arrivée du 1er avion de la Cameroon Airlines à Yaoundé en 1971

Chapitre V :
La douloureuse défaite de la CAN en 1972 à Yaoundé

Chapitre VI :
Le mystérieux crash aérien de l’émissaire français venu « démissionner » Ahidjo en 1980

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