Livre Enoh Meyomesse: Paul Soppo Priso: L'homme qui vainquit Aujoulat en 1954
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Paul Soppo priso fait partie des personnages qui ont marqué de manière positive l’histoire du Cameroun à la fin du régime colonial et au début de l’indépendance.

Pour la plupart des Camerounais, son nom est associé à son immense fortune basée essentiellement sur l’immobilier. Il était en effet propriétaire de très nombreux immeubles tant dans la ville de Douala que celle de Yaoundé. Par ailleurs, il en détenait en France également, selon certaines sources. Il a été ainsi un des Camerounais les plus riches en son temps, pour ne pas dire le plus riche du pays.

Mais, son rôle politique a totalement été effacé de la mémoire des gens. Il a été victime de la propagande de l’époque qui consistait à faire disparaître tout ce qui n’avait pas été fait par le président Ahidjo qui devait apparaître comme le créateur unique et providentiel du Cameroun.

En conséquence, même les jeunes générations de Douala ne savent plus qu’il avait été simplement député au Cameroun. Pourtant, il a été le tout premier camerounais Président de l’Assemblée Territoriale au mois d’avril 1954 en battant Louis-Paul Aujoulat, le colon à la fois le plus puissant et le plus nuisible de l’histoire du Cameroun, aux élections. Il était ainsi devenu le Noir le plus puissant du pays, car au-dessus de lui, il n’y avait que le gouverneur, et à l’époque, il n’existait pas encore de gouvernement au Cameroun.

De nombreuses chansons avaient été composées à son honneur. De nombreux proverbes avaient vu le jour avec son nom, tout comme des récits rocambolesques, faisant de lui un Noir égal aux Blancs. La population le vénérait véritablement.

Soppo Priso aurait pu devenir le premier Président du Cameroun. Mais il y a toutefois volontairement renoncé au plus grand étonnement de ses camarades de parti et de luttes …

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Chapitre II :

Bataille infructueuse pour le retour de la capitale à Douala.

La fin de la seconde guerre mondiale s’est traduite par de grands bouleversements politiques en Afrique noire. En effet, de peur de se retrouver en train d’affronter des révoltes en série sur le continent, le gouvernement français, hanté notamment par l’exemple d’Haïti, a dû assouplir son système de domination des colonisés africains d’une manière générale. Au cours de la fameuse conférence de Brazzaville au début de l’an 1944 consacrée à la réflexion sur le maintien des colonies françaises, il a été décidé d’introduire le droit syndical en Afrique et aussi d’associer les « indigènes » à la gestion de leurs pays.

La toute première élection de l’histoire du Cameroun s’est de ce fait tenue le 21 octobre 1945. Elle portait sur l’élection de députés à l’Assemblée constituante française.

Contre toute attente, Soppo Priso, en dépit de son aura, ne s’y est pas porté candidat. Sans doute avait-il hésité à affronter Alexandre Douala Manga Bell. Fouda Omgba, le vice-président de la JEUCAFRA de son côté, n’a guère hésité à le faire à Yaoundé. Il y avait deux places à pouvoir, une place pour les « indigènes », en clair les Noirs, une autre pour les Blancs. Les deux élus ont été Douala Manga Bell Alexandre pour les Noirs, et Louis-Paul Aujoulat pour les Blancs.

N’empêche, l’année d’après, à savoir en 1946, Soppo Priso s’est porté candidat à l’élection des membres de l’Assemblée Représentative du Cameroun, ARCAM, nouvellement créée. Le nombre de place ayant plus important, cela a dû être pour lui un argument déterminant pour sa décision. En ballottage favorable au premier tour dans ce scrutin à deux tours, il a été aisément élu au second tour

dans la circonscription du Wouri. Il a été ainsi parmi les 24 premiers Noirs qui ont joui d’un mandat électif au Cameroun, l’ARCAM étant composée de 24 élus noirs et 16 Blancs.

Ce fut le début de son activité de parlementaire, qui durera jusqu’en 1960, soit pendant treize ans, le second tour s’étant déroulé le 19 janvier 1947, et le premier tour le 22 décembre 1946. Cette élection fera ainsi de lui l’un des grands porte-parole des Douala au Cameroun en ces années-là, aux côtés de Bétoté Akwa et Douala Manga Bell Alexandre, tous deux de familles princières, à sa différence.

Au mois de novembre 1950, le président de l’ARCAM Louis-Paul Aujoulat absent est remplacé à titre intérimaire par Soppo Priso, élu du Wouri. Il saisit cette occasion pour soulever un problème lancinant dans la communauté Douala depuis la fin de la guerre cinq années auparavant. Elle n’avait guère accepté le retour de la capitale du Cameroun à Yaoundé en 1946. Il se trouve que la Ville de Douala avait été la capitale initiale du pays dès 1884. Elle l’a été jusqu’en 1901. Mais, les Allemands se plaignaient du climat humide de la ville, et de la malaria qui y régnait à cause des moustiques. En 1901, ils avaient déménagé la capitale du pays à Buea, ville qui leur rappelait le climat de chez eux. Toutefois, en 1908, le volcan du Mont Cameroun s’est réveillé en pleine nuit. Ce fut le sauve-qui-peut général. Après qu’il se soit calmé, le colonat allemand a décidé le cœur en peine de revenir à Douala. La capitale est de ce fait retournée dans sa ville initiale. Les Allemands en quittant le Cameroun en 1916, l’y ont laissée.

Les Français arrivés, ont recommencé à leur tour à se plaindre de l’humidité et de la grande chaleur de Douala. Ils ne pouvaient plus retourner à Buea, cette ville se trouvant désormais sous administration britannique.

Seule solution, choisir une autre ville située sur des collines. Nul ne sait très bien la raison pour laquelle ils n’ont pas choisi l’une des villes de l’Ouest où le climat se rapproche pour un grand nombre d’entre elles à celui de Buea. Quoi qu’il en soit, ils ont jeté leur dévolu sur la ville de Yaoundé. En 1921, elle est devenue la capitale du Cameroun.

1940. Dans la nuit du 26 au 27 août, Leclerc arrive au Cameroun pour son coup d’Etat. Le 27 août au matin, il est maître de la ville. Le lendemain, il se rend à Yaoundé où il est accueilli par les colons de la

ville au nombre desquels Robert Coron. Il retourne à Douala et décide le transfert de la capitale une fois de plus dans cette ville. Début septembre 1940, toute l’administration coloniale française y est transférée. Il crée dans la foulée Radio Douala. Mais, au mois de juin 1946, la capitale est retournée à Yaoundé, au plus dam des populations de Douala et des environs.

Voilà donc que Soppo Priso se retrouve au mois de novembre 1950 Président par intérim de l’ARCAM. Il dépose le 30 novembre 1950 une résolution visant à ramener la capitale à Douala, et la soumet au vote. Elle est adoptée par 14 voix contre 11 et un bulletin nul.

La riposte de ce vote ne s’est pas fait attendre. Fouda Omgba André rédige aussitôt une vigoureuse lettre de protestation qu’il faut signer par des notables de la région de Yaoundé, et l’adresse au Haut-commissaire André Soucadaux le 3 décembre 1950, soit trois jours après le vote de la résolution.

De retour de Paris, Louis-Paul Aujoulat vole au secours de Fouda André. Finalement, Soucadaux décide le maintien de la capitale à Yaoundé1.

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Avant-propos

Chapitre I :

Soppo Priso : Président de la JEUCAFRA

Chapitre II :

Bataille infructueuse pour le retour de la capitale à Douala

Chapitre III :

Soppo Priso :

premier Noir et Camerounais Président de l’Assemblée en 1954

Chapitre IV :

Soppo Priso : un Président de l’Assemblée « social »

Chapitre V :

Soppo Priso et la revalorisation des salaires des fonctionnaires « indigènes »

Chapitre VI :

Les conséquences politiques de la victoire sur Aujoulat

Chapitre VII :

Soppo Priso obtient le départ de Roland Pré

Chapitre VIII :

Soppo Priso réélu Président de l’ATCAM par acclamation

Chapitre IX :

1956 : Soppo Priso crée le « Courant d’Union Nationale » pour ressusciter l’UPC

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