Affaire Kamto et Cie : Me Dupond-Moretti, en guise de plaidoirie
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Arrivé au Cameroun vendredi dernier, l’avocat estime illégale la détention du président du Mrc et ses compagnons.

Nous ne sommes pas venus mettre de l’huile sur le feu. On veut apaiser une situation qui est ubuesque, qui peut se régler avec un peu de bonne volonté ». Cette précision d’entrée de Me Dupond-Moretti en disait long sur la tonalité de cette conférence des avocats de Maurice Kamto et Cie tenue le samedi 16 mars à la Librairie des peuples noirs à Yaoundé. En dépit du déploiement d’une escouade de gendarmes et policiers à la Poste centrale renforcé parun camion anti-émeutes prêt à intervenir en cas de débordement, cela n’a pas empêché l’avocat français, membre constitué dans l’affaire Kamto à poser son regard sur la situation précaire qui prévaut en ce moment au Cameroun. L’épouse de Maurice Kamto était présente. La salle des conférences était pleine. Dans cet espace il y’avait plusieurs affiches où les noms des personnes déténues à la prison étaient mentionnées. « Free all arrested », pouvait –on lire sur les paoiers.

Dans cet échange de plus d’une heure avec la presse, Dupond-Moretti a baladé son verbe dans l’actualité brulante de l’heure à savoir les arrestations liées à la marche pacifique dite blanche du Mrc. Camer.be. Avec l’arrestation de Paul Eric Kingue, Albert Dzongang et Maurice Kamto, il estime que l’opposition est un peu décapitée et qualifie d’ubuesque la procédure : « Des gens ont été interpellés mais qui n’étaient pas dans la marche. Ils encourent aussi la peine de mort d’où le caractère saugrenu, singulier et ubuesque des poursuites », tonne l’avocat. Et d’ajouter : « Je suis en mesure d’affirmer que la détention est totalement illégale, elle est totalement arbitraire ».

Face à ce constat, l’avocat français a précisé l’objet de sa présence au Cameroun : « On est venu dire que les règles du droit ont été violées. Le droit n’a pas été respecté ». Pour son associé, Antoine Veil : « Il ne s’agit pas d’utiliser le droit pour crisper la situation. Il est interdit à un Tribunal militaire de juger les civils ». Nous avons appris que les procédures internationales sont envisagées. L'info claire et nette. L’Organisation des nations unies, l’Union européenne et d’autres instances seront saisies mais avant, les avocats français disent devoir attendre un peu afin de voir la réaction du pouvoir de Yaoundé : « Je ne pense pas qu’on puisse perdurer dans cette situation. On ne vient pas ici dans un esprit polémique, dans un esprit de revanche, dans un esprit vindicatif. On en appelle à la sagesse du pouvoir pour qu’on trouve une solution rapidement », précise Me Dupond-Moretti. Et de préciser : « Il n’est pas normal que ces hommes et femmes soient détenus dans ces conditions. Ils ont été transportés dans des conditions inhumaines et dégradantes ».

Dans ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui « l’affaire Kamto et Cie », plusieurs personnes ont été condamnées il y a quelques jours. Revenant sur cette question, Me Meli, membre du conseil a marqué son étonnement : « Lorsque dans notre pays nous faisons face à un Etat essentiellement répressif, qui n’agite que la corde du pénal, ça pose des problèmes. Nous vivons la violence policière, administrative, judiciaire et carcérale. 12 mois de détention pour ceux qui ont marché alors que les textes parlent de 6 mois, la peine maximale. C’est ça la violence judiciaire ».

Les avocats français ont rencontré Maurice Kamto et Cie à la prison. Nous avons appris qu’il souhaite échanger avec le président Paul Biya sur cette affaire. Ce feuilleton est loin d’avoir livré son dernier épisode. « On essaie de laisser un délai pour que chacun puisse appréhender la situation », laisse entendre Antoine Veil. Une nouvelle demande de libération sera déposée dans les prochains jours.

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