Gabon : 820 000 FCFA la carte de séjour pour Africains, contre 150 000 pour les Français
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Gabon : 820 000 FCFA la carte de séjour pour Africains, contre 150 000 pour les Français

La politique migratoire gabonaise fait polémique avec une différence de tarifs frappante pour la carte de séjour. Alors que les ressortissants français déboursent 150 000 FCFA pour un titre de séjour de 24 mois, les autres citoyens africains doivent s’acquitter de 820 000 FCFA – soit près de 5,5 fois plus. Cette disparité interroge sur les principes de solidarité panafricaine et les accords bilatéraux hérités de l’histoire.  

Le Gabon, pays pétrolier d’Afrique centrale, attire une main-d’œuvre étrangère significative. Pourtant, sa grille tarifaire révèle une discrimination économique fondée sur l’origine. Si les autorités invoquent des "accords de réciprocité" avec la France, cette justification peine à convaincre les communautés africaines concernées. Des ressortissants ouest-africains dénoncent un "impôt déguisé" qui entrave leur intégration.  

Cette tarification différenciée s’inscrit dans un contexte géopolitique complexe. Historiquement, la France bénéficie de relations privilégiées avec ses anciennes colonies, via des conventions couvrant divers domaines administratifs. Néanmoins, l’écart abyssal des coûts soulève des questions éthiques. L’Union Africaine, promotrice de la libre circulation, voit ici un frein à ses ambitions. Des voix s’élèvent pour réclamer une harmonisation régionale des frais consulaires.  

Les conséquences socio-économiques sont tangibles. Pour beaucoup d’Africains expatriés, ce coût prohibitif représente plusieurs mois de salaire, accentuant la précarité. Certains optent pour la clandestinité, risquant l’expulsion. Les employeurs gabonais déplorent aussi les complications administratives, qui découragent les talents continentaux. Pourtant, Libreville défend sa souveraineté migratoire, arguant de besoins sécuritaires et de contrôle des flux.  

L’évolution de ce système dépendra des pressions diplomatiques. Alors que le Maroc ou le Rwanda optent pour une approche inclusive, le Gabon résiste. La révision des accords France-Gabon pourrait atténuer les critiques, mais rien n’indique un changement imminent. Dans l’attente, la fracture entre discours panafricains et réalités administratives persiste.

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