Gicam : Polémique autour de l'audience à  la présidence de la République
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Certains hommes d’affaires estiment qu’il aurait été souhaitable que Célestin Tawamba soit reçu par le chef de l’Etat en personne.

L’audience accordée par le secrétaire général adjoint de la présidence de la République, Elung Paul Che, au président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba, le 13 avril dernier au palais de l’Unité à Yaoundé, a nourri des débats à Douala, lieu par excellence du business. Le patron du Gicam a conduit une délégation de six membres à Yaoundé. La première vague d’hommes d’affaires, proche du Gicam, tout en appréciant l’initiative intervenue au moment où « les signaux lancés par les organisations patronales camerounaises appellent à plus de dialogue public-privé », n’a pas manqué de s’interroger sur le rang de l’interlocuteur du Gicam.

Un faux débat, pense-t-on au sein du mouvement patronal, d’autant plus que c’est ce Groupement qui a adressé une demande d’audience au président de la République, en marge de la visite d’Etat organisée du 22 au 24 mars 2018 en Chine. Le président du Gicam, Célestin Tawamba, faisait d’ailleurs partie de la suite officielle. « Ce n’est pas la première fois que nous [le Gicam] sollicitons une audience auprès du chef de l’Etat, mais c’est la première fois qu’on nous l’accorde », se félicite le secrétaire exécutif du Gicam, Alain Blaise Batongue.

Le Gicam présente ainsi son satisfecit, au terme d’une audience inattendue, puisqu’en comprenant l’agenda surchargé du président de la République, Paul Biya, le plus vieux groupement patronal de l’histoire du Cameroun n’a pas hésité à exprimer ses préoccupations d’être « reçu par le chef de l’Etat de manière directe », ajoutet- on au Gicam.

C’est ainsi que les membres de la délégation chapeautée par Célestin Tawamba ont insisté sur des mesures de protection et de promotion de l’industrie nationale dans un environnement économique mondial dominé par la mondialisation ou la globalisation. « Le chef de l’Etat, ces derniers temps, n’arrête pas d’indiquer que le secteur privé est important pour le développement de notre pays », ajoute Alain Blaise Batongue. A croire que c’est un indicateur fort aux ministres qui s’interdisent encore d’associer le secteur privé camerounais au déclic tant souhaité.

Une lecture que tente de remettre en cause une seconde frange d’hommes d’affaires, plus critique, qui n’y perçoit qu’une « timide volonté » de l’exécutif à travailler avec le secteur privé. « On ne peut pas dire qu’il y a avancée, dès lors qu’il faut éviter de croire que c’est une faveur que l’exécutif accorde au patronat », analyse un industriel établi sur les berges du Wouri. Avant d’enchaîner :

« Lorsqu’on fait la comparaison avec les autres pays, ce genre de rencontre se passe au sommet, entre le dirigeant du pays et les organisations patronales. Nous sommes en retard au Cameroun. C’est vrai qu’on ne peut pas cracher sur un dialogue, mais il doit se situer à un niveau élevé ».

L’exemple de plateforme de concertation qui revient de manière récurrente, c’est celui du Cameroon Business Forum (Cbf), présidé par le Premier ministre (Pm), chef du gouvernement. « Nous échangeons déjà avec le Pm au Cbf, et aurions voulu avoir comme interlocuteur, une personnalité de l’exécutif au-dessus de lui », argumente-t-il. Reste qu’au Gicam, l’on reste convaincu qu’il s’agit d’une vaine polémique.

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