Développement local : Les villes manquent de moyens
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La taxe affectée à l’hygiène et à l’assainissement ne suffit pas.

Dans l’ensemble, les  camerounaises sont dépassées par les tonnes de déchets qu’elles produisent chaque année. 6 millions pour les déchets solides, 2 millions pour les ordures non ménagères et 3 millions pour les résidus liquides. L’Institut national de la statistique (Ins) indique que plus de 60% des déchets se retrouvent mélangés et jetés dans la nature sans traitement. Et pour cause, seuls 40% des ménages camerounais urbains utilisent des bacs publics pour évacuer leurs ordures ménagères.

En plus, 80% de déchets liquides sont déversés dans la nature sans traitement. C’est que la gestion des déchets à un coût : de la collecte au traitement en passant le transport. La note est trop lourde pour les communes et les communautés urbaines qui ont la charge d’assurer l’hygiène et la salubrité dans les cités. Tenez, la gestion des déchets coûte 7,6 milliards F.Cfa par an à Douala. Malgré cette enveloppe affectée, il reste environ 100 tonnes de déchets non collectés par jour dans la capitale économique. Et dire que la société Hysacam enlève quelque 1 500 tonnes d’ordures ménagères au quotidien.

A Yaoundé, la capitale, quelques 1 300 tonnes sont débarrassées, mais il en reste encore dans les quartiers. Les deux capitales sont les mieux loties parmi les 13 villes du pays couvertes par Hysacam. La gestion des déchets à Douala est subventionnée par l’Etat à hauteur de 5,5 milliards F.Cfa. La communauté urbaine n’apporte que 2,2 milliards. Yaoundé est aussi fortement subventionnée. Mais les autres villes ne sont guère logées à aussi bonne enseigne. Sans compter que les ressources propres des communes sont de loin insuffisantes pour couvrir la gestion des déchets. L’hygiène et la salubrité font partie des rubriques de la taxe de développement local. Mais le montant paraît bien ridicule.

« Cette taxe n’a pas suivi la croissance des villes au fil des années. Les masses d’ordures à gérer sont de plus en importantes », explique une source à la Communauté urbaine de Douala. Dans cette ville, la taxe de développement local génère annuellement environ 800 millions F.Cfa qui doivent servir au moins pour l’hygiène et la salubrité et pour l’éclairage public. Or la seule collecte des ordures coûte 7,6 milliards F.Cfa. Il avait fallu l’intervention de l’Etat pour sauver Douala et Yaoundé qui étaient devenues des villes poubelles.

Beaucoup d’autres villes continuent d’étouffent de leurs déchets. Par ailleurs, il n’y a aucune source de revenus pour traiter les déchets liquides produits par les latrines et fosses septiques. « Au plan juridique, les municipalités ne sont pas tenues de s’en occuper, car il n’y a aucune taxe prévue, contrairement aux ordures ménagères », explique l’environnementaliste Mamert Florent Loe.

Pas étonnant que 80% des déchets liquides soient déversés dans la nature sans traitement. Même une ville comme Douala ne dispose pas de station d’épuration. Les sociétés de vidange déversent leurs déchets au lieu-dit Bois des singes. Mais M. Loe prévient que ce site est déjà dépassé et libère son contenu dans le fleuve Wouri. On n’est pas sorti de la pollution.

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