Burundi : des cadavres retrouvés dans les rues de Bujumbura
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Burundi : des cadavres retrouvés dans les rues de Bujumbura

Des corps ont été retrouvés samedi matin dans des quartiers contestataires de Bujumbura après une soirée et une nuit de violences. Aucun bilan officiel n'a pour l'heure été révélé par les autorités burundaises.

Les rues de Bujumbura ont été une nouvelle fois le théâtre de scènes de chaos, selon des témoignages. Les corps de jeunes tués par balles ont été découverts samedi matin dans les artères de la capitale, ont indiqué à l'AFP des témoins interrogés par téléphone. Un reporter de la BBC a, par ailleurs, fait état d’une trentaine de morts aperçus dans les rues.

Dans plusieurs quartiers, les habitants ont accusé les forces de l'ordre d'avoir arrêté vendredi tous les jeunes qu'ils rencontraient et de les avoir exécutés délibérément, plusieurs heures après l'attaque à l'aube par des insurgés de trois camps militaires de la capitale burundaise.

Du côté des autorités burundaises, la situation semble beaucoup plus calme. "Malgré les cas d’insécurité causés par les attaques de ce matin à Musaga, Ngagara et Mujejuru, la situation sécuritaire reste globalement bonne sur toute l’étendue du territoire de la Répunlique du Burundi", peut-on lire dans un communiqué officiel publié samedi. Le mouvement de personnes et de biens a bien été temporairement perturbé aujourd'hui, après les opérations militaires de ratissage".

Bilans contradictoires

À Nyakabiga, un quartier contestataire du centre de Bujumbura, des journalistes burundais et plusieurs témoins ont rapporté avoir vu 20 cadavres de personnes tués par balles, dont certains à bout portant. Dans le quartier voisin de Rohero II, cinq cadavres de jeunes gens gisaient sur l'un de ses principaux axes routiers, selon des habitants contactés par téléphone.

À Musaga, un autre quartier contestataire du sud de Bujumbura, "j'ai déjà compté de mes yeux 14 cadavres de jeunes exécutés cette nuit par les soldats et les policiers", a assuré à l'AFP un fonctionnaire sous couvert d'anonymat, accusant la police de continuer à tirer en l'air pour les empêcher d'approcher d'un endroit où il y aurait "beaucoup de cadavres".

Des bilans contradictoires qui révèlent la difficulté d'avoir des informations claires en provenance de la capitale du Burundi.

"La plupart des personnes tuées sont des domestiques ou des jeunes chefs de famille qui étaient chez eux, c'est un carnage, il n'y a pas d'autre mot", s'est indigné un habitant de Nyakabiga.

Un porte-parole de l'armée avait annoncé vendredi après-midi un bilan d'au moins 12 assaillants tués et 20 autres capturés, ainsi que cinq soldats blessés, lors de l'attaque simultanée des trois camps militaires.

Le Burundi est secoué par des violences depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, que l'opposition, la société civile et une partie de son camp estiment contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant permis la fin de la guerre civile (1993-2006).

© Source : Avec AFP

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