Réunion sécuritaire de haut niveau à 39 jours de la présidentielle, à l’orée de la rentrée scolaire
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CAMEROUN :: Réunion sécuritaire de haut niveau à 39 jours de la présidentielle, à l’orée de la rentrée scolaire :: CAMEROON

À un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025, et à seulement quelques jours de la rentrée scolaire et académique, le Cameroun renforce sa vigilance sécuritaire.

Le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, a présidé hier mercredi 3 septembre 2025, à Yaoundé, capitale politique du Cameroun une réunion spéciale d’évaluation de la situation sécuritaire nationale.

L’événement s’est tenu à la salle des Actes du ministère de la Défense, en présence des autorités administratives, militaires et de sécurité, ainsi que d’invités spéciaux.

Un contexte mondial et régional tendu

La rencontre s’est déroulée sur fond d’incertitudes internationales. Les tensions géopolitiques, les guerres persistantes et les crises économiques mondiales continuent d’affecter le pouvoir d’achat des ménages camerounais. Sur le plan régional, plusieurs pays africains, dont la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Malawi ou encore la Tanzanie, s’apprêtent également à organiser leurs élections présidentielles, des échéances souvent sensibles pour la stabilité des jeunes démocraties. À cela s’ajoutent les menaces du terrorisme dans le Sahel et la Corne de l’Afrique, ainsi que les catastrophes naturelles, notamment les inondations et leurs conséquences humanitaires.

Le front interne : une vigilance accrue

Au niveau national, la situation est jugée « globalement sous contrôle », mais plusieurs foyers d’inquiétude demeurent.

* Extrême-Nord : Boko Haram continue ses incursions, multipliant vols, harcèlements des populations et enlèvements avec rançon, notamment dans les départements du Mayo-Sava, du Mayo-Tsanaga, du Logone-et-Chari et récemment du Mayo-Danay. Le gouvernement annonce des mesures fortes pour neutraliser ces menaces et sanctionner les complicités locales.
* Nord-Ouest et Sud-Ouest : si l’embellie sécuritaire est perceptible avec la reprise progressive des activités socio-économiques, les mots d’ordre de « Ghost Town » et les kidnappings à but financier alimentés par le tarissement du financement extérieur persistent. Les forces de défense y multiplient les actions pour consolider les acquis sécuritaires.
* Adamaoua et Nord : les prises d’otages pour rançon refont surface, exacerbées par les migrations liées au conflit au Soudan et par la transhumance violente.
* Est : la frontière avec la Centrafrique reste sous haute surveillance. Un renforcement de la coopération militaire avec Bangui a été annoncé, marqué par l’arrivée au Cameroun du ministre centrafricain de la Défense nationale.
* Sud et façade maritime : la situation demeure relativement calme, grâce à la coopération avec le Gabon, la Guinée équatoriale, le Congo-Brazzaville et le Nigeria, ainsi qu’au maillage sécuritaire efficace contre la piraterie maritime.

Enjeux électoraux et sécurisation des rentrées

À l’approche simultanée de la rentrée scolaire et de la présidentielle, les enjeux sécuritaires s’intensifient. Le ministre a insisté sur la nécessité de :

* prévenir la criminalité routière,
* surveiller les poches de mécontentement social,
* contrôler les mouvements transfrontaliers,
* anticiper les catastrophes naturelles ou humaines,
* et surtout encadrer la campagne électorale.

Il a rappelé que les Forces de défense et de sécurité devront garantir la sécurité de tous les acteurs politiques, protéger les meetings et cortèges électoraux déclarés, et encadrer les rassemblements avec « tact et fermeté ». Toute tentative de recours à la violence sera réprimée conformément à la loi.

Le rôle des réseaux sociaux et des discours de haine

La rencontre a aussi mis l’accent sur les menaces nouvelles liées aux discours de haine et à l’usage abusif des réseaux sociaux, susceptibles de manipuler des populations fragiles et de troubler l’ordre public en période électorale.

Des assises stratégiques

Les commandants des Régions militaires interarmées et de gendarmerie présenteront à huis clos des rapports détaillés sur la situation sécuritaire et sociale, ainsi que sur le moral des populations et des forces de défense. Ces échanges donneront lieu à des instructions et recommandations, dont la synthèse sera transmise au Chef de l’État, Paul Biya, Chef des Forces armées.

En déclarant ouverts les travaux, le ministre Beti Assomo a rappelé l’objectif central : garantir une rentrée scolaire paisible et un scrutin présidentiel apaisé.

Cette réunion marque une étape clé dans la préparation sécuritaire du pays à deux échéances majeures, dans un contexte national, régional et international particulièrement sensible.

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