Corruption au Cameroun : Pourquoi Paul Atanga Nji refuse-t-il la transparence ?
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Corruption au Cameroun : Pourquoi Paul Atanga Nji refuse-t-il la transparence ? :: CAMEROON

Pour la deuxième année consécutive, le ministère de l’Administration territoriale (MINAT), dirigé par Paul Atanga Nji, refuse de soumettre son rapport anti-corruption à la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC). Cette omission volontaire place le MINAT parmi les cinq ministères épinglés pour entrave à la lutte contre la corruption, selon le rapport 2024 de la CONAC présidée par le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams .

Un paradoxe troublant  
Le ministre Atanga Nji, connu pour sa fermeté envers les organisations non gouvernementales (ONG) dont cinq ont été sanctionnées en 2023 pour mauvaise gestion financière semble ainsi échapper aux mêmes exigences de transparence qu’il impose aux autres. Cette contradiction soulève des interrogations sur d’éventuels secrets inavouables au sein du MINAT .

Un contexte budgétaire opaque  
Cette absence de coopération survient alors que le MINAT vient de défendre un budget de 42,51 milliards de FCFA pour 2025, destiné notamment à la "sécurité des personnes et des biens" lors des échéances électorales et à la "gouvernance" . Or, sans mécanismes de contrôle indépendants, l’allocation de ces fonds reste sujette à caution.

La CONAC en alerte  
La CONAC a documenté une hausse de 39,37% des dénonciations pour corruption en 2024, incluant des abus de pouvoir, des détournements de biens publics et des retards injustifiés dans le traitement des dossiers. Les pertes financières directes pour l’État sont estimées à 4,061 milliards de FCFA, bien qu’en baisse significative grâce aux efforts de récupération d’actifs .

Une stratégie d’évitement ?  
Le refus persistant de collaborer avec la CONAC pourrait indiquer une volonté de masquer des irrégularités, notamment dans la gestion des fonds alloués aux programmes frontaliers, aux libertés publiques ou à la protection civile des domaines sous la tutelle directe du MINAT .

L’opacité persistante du MINAT affaiblit la crédibilité des institutions camerounaises et entache les efforts nationaux de lutte contre la corruption. Il est impératif que les autorités assurent une redevabilité intégrale, notamment via la soumission obligatoire des rapports anti-corruption et l’application stricte de l’article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens des responsables publics .

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