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© AFRIKSURSEINE : Jules Tchaya
- 01 Sep 2025 06:17:21
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CAMEROUN :: ADIEU A MADAME FELICITE KAMAJOU PROFESSEUR D’ALLEMAND AU LYCEE MONGO JOSEPH :: CAMEROON
Félicité Kamajou n’est plus. Elle fut enseignante au lycée Mongo Joseph, titulaire d’une maîtrise en lettres allemandes. Elle occupa à plusieurs reprises de hautes fonctions, notamment comme chargée de mission aux examens officiels et vice-présidente de jury lors de diverses sessions. Elle fut également l’enseignante de Samuel Eto’o Fils, à qui elle apporta des conseils déterminants pour la suite de sa carrière. Il y a quatre mois, je l’avais approchée afin qu’elle accepte de préfacer le livre intitulé La Force Mentale de Jules Kom Kom. Elle avait humblement accepté cette mission. Aussi, lorsque ce livre paraissait à Paris, nul ne pouvait imaginer que nous nous retrouverions aujourd’hui, non pas pour célébrer seulement une œuvre, mais pour rendre un dernier hommage à Madame Félicité Kamajou. Nous la revoyons encore franchissant le seuil de nos bureaux, le regard étincelant, la parole pleine d’élan, après la sortie de l’ouvrage qu’elle avait eu l’honneur et la générosité de préfacer.
Cet ouvrage, signé par l’écrivain Calvin Djouari, sans doute l’un des plus brillants romanciers actuels de Paris et couronné du Grand Prix Aimé Césaire, fut l’occasion d’une rencontre. Madame Kamajou et lui eurent le bonheur d’échanger, et nous-mêmes fûmes témoins de son enthousiasme, de sa bienveillance, de cette clarté qui émanait d’elle. Elle saluait notre projet avec chaleur et nourrissait déjà une grande ambition : nous accompagner partout où le besoin se ferait sentir. Nous n’avons passé avec elle que quelques heures, mais ces heures, dans la densité de leur lumière, valaient des années. En peu de temps, elle nous a révélé son humanisme. Ce jour-là, nous avons eu le privilège de lire son cœur. Elle nous a confié des anecdotes, des souvenirs, des fragments de vie, et nous avons compris alors que nous étions auprès d’une grande dame, une âme d’exception. Madame Félicité Kamajou possédait une connaissance intime de notre pays. Mais plus encore, elle mettait ce savoir au service de ceux qui venaient vers elle, avec une générosité sans calcul. Elle était honorée de préfacer ce livre, La Force Mentale de Jules Kom Kom, consacré à ce marcheur infatigable, figure emblématique du Cameroun.
En acceptant cette requête que je lui avais adressée, elle apposait son sceau et inscrivait sa voix dans le monde de l’art ce domaine où rien ne meurt vraiment, où l’esprit se perpétue dans la beauté et dans la mémoire. Aujourd’hui, son départ nous dévaste le cœur. Mais il nous reste ses paroles, il nous reste sa pensée, il nous reste l’éclat de sa présence qui demeure dans nos mémoires comme un phare discret et puissant. Permettez-moi donc, en guise d’adieu et d’hommage, de lire un extrait de cette préface qu’elle avait rédigée il y a quatre mois à peine, et qui résonne désormais comme un testament spirituel : une voix qui nous rappelle que, par l’art et par l’humanité, Madame Félicité Kamajou appartient désormais à l’éternité.
Très cher Kom Kom,
J’ai bien reçu ton ouvrage, véritable ode à la force mentale et aux défis du chemin, dans lequel se révèle l’éclat de ton intelligence, fruit de performances exceptionnelles lors de tes marches. Ces exploits t’ont longtemps fait connaître auprès du public camerounais, faisant de toi un symbole de résilience. Tu as toujours œuvré pour ton pays, convaincu que la paix est le socle sur lequel toute nation se construit. Sans posséder une voix imposante dans ton pays, tu as su choisir ta propre voie et avancer avec détermination, et les résultats parlent d’eux-mêmes : le Cameroun reconnaît ton talent, et les chemins que tu as foulés ont gravé, en silence, des marques indélébiles. Aujourd’hui, tu reviens avec un nouvel ouvrage, tel un cours d’éducation physique inspirant, dans lequel tu dévoiles le chemin à suivre pour exceller dans le sport. Dans une discipline trop souvent sous-estimée par nos chercheurs, tu délivres, pour la première fois, un enseignement que je dirai pour ma part classique. À la lecture de ton livre, j’y perçois non seulement la philosophie de vie qui en est le socle, mais aussi la richesse culturelle qui s’en dégage. De la discipline à la force mentale, de l’équipement sportif à la retraite active, chaque concept est une leçon magistrale. Tu es un virtuose, un homme de paix, dont l’exemple montre qu’il n’est pas nécessaire d’avoir fréquenté les grandes universités pour transmettre son savoir.
Par ailleurs, au-delà de l’aspect sportif et humaniste, ton œuvre offre une vision intellectuelle et économique stratégiques. Elle démontre comment la discipline et la résilience, piliers de ta démarche, peuvent devenir des vecteurs de transformation économique. Car, dans un monde où l’innovation et le capital humain sont essentiels à une croissance durable, ton message nous invite à repenser le développement en associant performance sportive et excellence entrepreneuriale. C’est avec amour que j’accepte de préfacer ce livre, qui sera une source d’inspiration pour la jeunesse. Pour ma part, tu sais combien j’ai toujours apprécié le souvenir de ta personne, te considérant comme mon propre fils. Par l’honneur que tu m’accordes, tu as su incarner cette reconnaissance. Les hommes arrêtent leurs activités sans partager les expériences comme tu le fait aujourd’hui ; ton œuvre laisse une mémoire ineffaçable, et ce livre demeurera le témoin de ton parcours, où que tu ailles. À l’heure où nombre d’entre nous s’interroge sur le déficit d’humanisme dans notre société, cet essai se présente comme l’illustration d’un monde nouveau, façonné par le sport. Je demeure le témoin de cette prouesse, de cette leçon de courage, un hymne vibrant à l’amour, révélant comment les trésors des traditions millénaires se transforment, chaque jour, en germes d’avenir. Merci pour ton humanisme, ta culture de la paix, et ta générosité à partager les enseignements que la vie t’a prodigués. Avec toute mon admiration,
Félicité KAmayou
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