PRISE DU POUVOIR PAR L’ARMEE A MADAGASCAR : TGV doit accepter qu’il ne sifflera plus jamais en gare
MADAGASCAR :: POINT DE VUE

PRISE DU POUVOIR PAR L’ARMEE A MADAGASCAR : TGV doit accepter qu’il ne sifflera plus jamais en gare

Depuis son lieu de refuge toujours tenu secret, le désormais ex-président, Andry Rajoelina, a pris la parole et s’est adressé à ses compatriotes. Pour lui, la « seule issue » à la crise qui secoue Madagascar, est de « respecter la Constitution ». Ce message qui a surpris plus d’un, a été publié sur la page Facebook de la présidence malgache, et non pas sur les antennes de la Télévision nationale.

Preuve, s’il en est, que TGV, ainsi qu’on le surnomme,  qui serait aujourd’hui hors du pays, ne contrôle plus la situation, surtout que dans la foulée, on annonce la fuite de bien de ses soutiens, en l’occurrence des ministres ou proches collaborateurs.  

Même s’il refuse de voir la réalité en face en reconnaissant avoir perdu le pouvoir, TGV se doit d’accepter qu’il ne sifflera plus jamais en gare et qu'il ne sera plus le plus grand DG à Antananarivo. 

Le fait semble accompli et la situation irréversible, surtout que dans le cas d’espèce, il a été vomi par son peuple qui lui reproche d’être à l’origine de tous les maux dont souffre la Grande Ile. En tout cas, finalement, Andry Rajoelina n’a pas fait mieux que son prédécesseur Marc Ravalomanama qu’il avait traité de tous les noms d’oiseaux au point de le chasser du pouvoir tel un malpropre, avec le soutien la rue. L’histoire se répète donc. Car, quelques années plus tard, TGV a été, à son tour, évincé du pouvoir à la suite d’une contestation populaire soutenue par une partie de l’armée. 

Comme quoi, c’est au tour de l’arroseur, d’être arrosé. Et Andry Rajoelina en a pris pour son grade ; lui qui se croyait tout droit sorti de la cuisse de Jupiter. Désormais groggy de ses propres turpitudes, il s’accroche, tel un naufragé,  à tout, espérant ainsi se tirer d’affaire. Si fait qu’il invite ses contempteurs au « respect de la Constitution ». Espérait-il ainsi reprendre la main au cas où, son clan étant majoritaire à l’Assemblée nationale, la rue et l’armée acceptaient qu’un de ses hommes-liges dirigent la transition ? Il ne faut même pas y penser, l’Armée ayant pris le pouvoir. Dans tous les cas, très généralement, à l’issue d’une insurrection, la tendance est au nettoyage des écuries d’Augias. Autrement dit, les insurgés, le plus souvent, aspirent à un changement profond, si bien qu’ils travaillent à dessoucher complètement le défunt régime et ses scories. Et c’est ce qui  a d’ailleurs été fait, l’Assemblée nationale ayant voté la destitution du président Rajoelina à une large majorité, laquelle Assemblée a été elle-même dissoute.

Andry Rajoelina peut rêver debout, mais la cause semble perdue

On a vu le même scénario d’ailleurs au Niger où au lendemain du coup de force des militaires, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la France avaient donné à espérer au président déchu Mohamed Bazoum. Elles avaient bandé les muscles pour finalement se dégonfler comme un ballon de baudruche et ce, face à l’impavidité dont ont fait montre les militaires. C’est dire si Andry Rajoelina peut rêver debout, mais la cause semble perdue. Le pouvoir est ainsi fait que lorsqu’on en perd le contrôle, il est difficile de reprendre la main. Le vin est tiré, et TGV devra le boire jusqu’à la lie puisque le train qu’il conduisait a désormais, un nouveau conducteur. Faut-il le plaindre ? Assurément, non !

Ils sont nombreux les présidents malgaches qui n’ont pas terminé leur mandat

Car, l’homme, connu pour ses méthodes spartiates, ne récolte que ce qu’il a semé. Si bien qu’à l’analyse, l’on se demande si la Grande Ile ne ploie pas sous le joug d’une fatalité qui ne dit pas son nom. Car, ils sont nombreux les présidents malgaches qui n’ont pas terminé leur mandat et qui ont été contraints de vivre en exil, loin de la mère-patrie, devenant ainsi des parias. Toute chose qui tranche avec ce qui se passe dans d’autres pays où la dévolution du pouvoir se fait en bon ordre au point que le nouveau président réunit, de temps à autres, les anciens pour s’entretenir de la marche de la Nation. L’exemple le plus éloquent est celui du Ghana où sont généralement consultés les anciens chefs d’Etat avant toute prise de décision qui engage la vie de la Nation.

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