La télévision nationale camerounaise, la CRTV, cristallise une polémique sans précédent sous la direction de Charles Ndongo. Accusée d’être réduite à un simple « tam-tam de Paul Biya », l’institution symbolise un détournement systémique au profit du pouvoir. Ce phénomène révèle une dérive inquiétante : la confiscation des médias publics par un parti unique, le RDPC, tout en étouffant toute critique sous le prétexte du tribalisme.  

Pourtant, une contradiction flagrante persiste. Quand des citoyens militent pour des formations politiques issues de leur région, des figures comme Owona Nguini les accusent d’ethnofascisme sur les plateaux de la CRTV. Ce double standard illustre un débat politique faussé, où la machine médiatique sert de caisse de résonance au régime, tandis que l’opposition est diabolisée.  

Cette mainmise sur les médias publics n’est pas anodine. Elle sape les fondements démocratiques en privant les citoyens d’information équilibrée. La CRTV, financée par l’argent public, devrait incarner le pluralisme. Or, sous Ndongo, elle relaie exclusivement la propagande du RDPC, marginalisant les voix dissidentes et réduisant l’espace médiatique à une scène de monologue politique.  

Les conséquences sont lourdes. La crédibilité de la télévision nationale s’effrite, tandis que la méfiance citoyenne grandit. Cette instrumentalisation corrode le tissu social en exacerbant les tensions régionales, alors même que le pouvoir se présente comme garant de l’unité nationale.  

Pour rétablir l’équilibre, une réforme urgente s’impose. Les médias d’État doivent retrouver leur mission première : informer, non servir. Sans indépendance éditoriale, la CRTV restera un outil de domination, loin des aspirations démocratiques du Cameroun. Le véritable enjeu ? Redonner au pluralisme sa place dans le paysage médiatique.