Bafoussam : La gendarme tueuse n’a pas été inquiétée
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Le juge d’instruction n’a toujours pas donné les conclusions de l’enquête préliminaire à la famille de Cyrille Epanda. Ce jeune a été froidement abattu le 9 mai 2020 à Bafoussam.

Plus de trois mois après l’assassinat du jeune Cyrille Epanda Essoubat dans l’abattoir de la ville de Bafoussam, les procédures judiciaires établies par la loi semblent connaitre des blocages. Après la clôture de l’enquête préliminaire, le rapport examiné en premier ressort par le commissaire du gouvernement, est aujourd’hui sur la table du juge d’instruction du tribunal militaire de Bafoussam. Jusqu’à présent, la famille et l’avocat commis pour cette affaire restent tournés vers ce juge, habileté à saisir en dernier ressort ce tribunal pour le début des audiences publiques visant à punir les coupables.

Sollicité, Me André Marie Tassa, avocat de la famille du défunt, confie que « l’affaire est pendante devant le juge d’instruction au tribunal militaire de Bafoussam », tout en regrettant le fait que les procédures judiciaires soient jusqu’ici « mystifiées ». La procédure en question est consécutive à une enquête initiée à la suite de l’assassinat de Cyrille Epanda par l’adjudant-chef Mezou Marie Claudette, commandant de la brigade de gendarmerie de Ndiangdam, le 9 mai 2020 à l’abattoir municipal de Bafoussam 1er.

Celui qui repose depuis le 22 mai 2020 dans son village natal à Santchou, jouait aux cartes, en compagnie d’amis pendant la pause, après une journée d’activités lorsqu’ils ont été surpris par les éléments de la gendarmerie engagés dans une patrouille.

Son décès avait créé de vives tensions dans la ville, perturbant au passage la circulation pendant des heures. Dans une opération de chasse aux gendarmes, deux pick-up de la gendarmerie nationale avaient été détruits par les manifestants, décidés à en découdre avec l’auteur de cet acte macabre. La famille de feu Cyrille Epanda, alors jeune étudiant en fin de formation en cycle aide-pharmacien est toujours sous le choc.

Sa mère, clouée sur le lit depuis des mois après un accident cardio-vasculaire, n’en revient toujours pas. Elat Epanda trouve que la lenteur judiciaire actuelle est savamment orchestrée pour distraire les personnes engagées à contribuer de manière bénévole afin que les coupables soient punis conformément à la loi. A la suite de cet assassinat, l’organisation de défense des droits, Mandela Center international, s’est constituée partie civile.

Elle avait porté plainte contre l’adjudant-chef Mezou Marie Claudette, commandant de la brigade de gendarmerie de Ndiangdam d’alors, alors exfiltrée par ses collègues et actuellement en service à la compagnie de gendarmerie de Bafoussam 1er, « pour assassinat, atteinte à la législation sur l’usage des armes de guerre, complicité/coaction et toutes autres infractions à la loi pénale spéciale qui se relèveront à l’instruction ».

Une autre plainte avait été déposée auprès du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire à Bafoussam par Me André Marie Tassa, avocat de la famille. Après la conclusion de l’enquête préliminaire et son examen par le commissaire du gouvernement, la famille attend toujours le début des audiences, après la saisie du juge d’instruction.

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