Camair-Co : Turbulences autour du chômage technique
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Dans une lettre adressée au ministre des Transports, le Dg de la compagnie nationale aérienne révèle que les délégués du personnel s’opposent aux mesures envisagées par l’entreprise pour contrer le COVID-19.

Une étape supplémentaire vers une cessation temporaire et partielle d’activités à la Camair-Co. Le 23 avril dernier, le directeur général de la compagnie nationale aérienne, Louis Georges Njipendi Kuotu, a indiqué au ministre des Transports, Ngalle Bibehe, les modalités de mise en oeuvre d’un chômage technique du fait du coronavirus. Information majeure : cette opération s’étalera sur six mois à partir de la deuxième semaine du mois de mai et coûtera plus de 1,4 milliard Fcfa.

Dans cette enveloppe, plus de 938 millions Fcfa serviront au paiement des salaires des 206 personnels qui resteront en activité. Plus de 540 millions Fcfa seront versés aux 371 personnels admis en chômage technique. Les employés appelés au congé technique « dont l’activité est directement impactée par la suspension de l’exploitation, à savoir le personnel de vente, le personnel d’escale et le personnel navigant d’une part, mais également le personnel administratif et support non essentiel au cours de cette période de ralentissement des activités, d’autre part », explique Njipendi Kuotu.

Il ajoute que « la rémunération de ces agents sera calculée suivant les disposition de l’arrêté du 14 février 1995 fixant les taux d’indemnisation pendant la période de suspension du contrat de travail pour cause de chômage technique, soit à un pourcentage du salaire mensuel défini comme suit : 50% le premier mois, 40% le deuxième mois, 35% le troisième mois, 30% le quatrième mois, 25% le cinquième mois et 20% le sixième mois ». L’entreprise estime que cette mesure permettra d’alléger les effets de la crise actuelle.

Le personnel qui restera de service aura comme priorité de gérer la transition afin d’assurer une reprise des activités optimale de l’entreprise. Il s’agira de la gestion des affaires courantes, la maintenance des aéronefs, la réhabilitation des Boeing 737-700 NG et la recherche de solutions aux différents problèmes conjoncturels et structurels de la Camair-Co. Etant donné les difficultés de la trésorerie de la société, le Dg dit avoir saisi le ministre des Finances par écrit pour solliciter un appui financier qui devrait permettre de réaliser ce plan.

Fronde

Avant d’aboutir à ces mesures, Njipendi Kuotu explique avoir « successivement tenu des séances de travail, tout d’abord avec l’inspection du Travail de céans le 14 avril ; ensuite avec les délégués du personnel le 16 avril, et enfin avec la corporation des pilotes de lignes de la compagnie le 20 avril. Le but desdites rencontres était de sensibiliser ces différents acteurs sur le contexte défavorable actuel et leur expliquer l’option du chômage technique qu’elle envisage ». Par ailleurs, une nouvelle réunion s’est tenue le 21 avril entre la direction générale de Camair-Co et l’Administration du Travail du Littoral. Les échanges ont porté sur le cadre règlementaire de la démarche ainsi engagée.

Toutefois, l’entreprise pourrait se heurter à un blocus du personnel. En effet, comme le relève Njipendi Kuotu, les délégués du personnel n’ont pas répondu à l’invitation qui leur a été adressée pour les concertations du 21 avril. Dans sa correspondance au ministre des Transports, le Dg estime « qu’il y a lieu de relever pour le regretter, la mauvaise foi de certains partenaires sociaux qui, au mépris de la situation préoccupante dans laquelle se trouve actuellement la compagnie, multiplie les manoeuvres visant à dissuader le personnel à adhérer aux orientations prises par la Direction générale ».

Cette dernière lettre du Dg de la Camair-Co fait suite à une succession de correspondances entre lui et le ministre des Transports. Ngalle Bibehe avait souhaité savoir ce que le top management de l’entreprise avait prévu au regard de la crise sanitaire actuelle qui a cloué tous ses avions au sol, alors même que la compagnie était déjà très en difficulté. En retour, Njipendi Kuoto a mis deux options sur la table.

La première étant la mise à disposition d’une subvention mensuelle de 2 milliards Fcfa pour que Camair-Co puisse poursuivre ses opérations. Et la seconde portant sur la mise en congé technique du personnel non-essentiel. C’est finalement cette dernière qui sera préférée, l’Etat se trouvant dans l’incapacité de fournir l’appui financier réclamé. Reste à présent à trouver un moyen de convaincre le personnel concerné d’adhérer à cette mesure.

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