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© AFRIKSURSEINE : Ecrivain, Romancier Calvin DJOUARI
- 25 Jun 2025 20:38:47
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CAMEROUN :: QUAND L’ARBITRE PERD LE NORD : DU SIFFLET AU COUP DE TETE D’UN ARBITRE SUR UN JOUEUR :: CAMEROON
Un penalty, une contestation, puis le chaos
C’est une scène surréaliste, à la limite du cauchemar, qui s’est produite lors du championnat camerounais MTN Élite One au cours du match opposant Isohsa à APEJES de Mfou. Un événement inédit, à la fois choquant et révélateur d’un profond malaise dans le football local, s’est déroulé sous les yeux effarés des spectateurs, des joueurs et des officiels. Au cœur de l’incident, un arbitre, censé incarner la neutralité et l’autorité a violemment frappé un joueur d’un coup de tête, déclenchant stupeur et indignation. Tout a commencé comme une scène classique sur un terrain africain : une faute signalée, un penalty sifflé, et les joueurs accourant vers l’arbitre pour contester la décision.
Jusqu’ici, rien de très surprenant. Mais la suite a basculé dans l’inconcevable. L’un des joueurs, plus véhément que les autres, s’adresse à l’arbitre de façon appuyée. Celui-ci, dans un premier temps, lève le doigt pour calmer la tension… Puis, de manière brutale et totalement inappropriée, assène un coup de tête au joueur. Ce dernier, Jefter Arrey, milieu de terrain du club ISOHSA, s’effondre sur la pelouse, tordu de douleur, le nez brisé. La scène est saisissante : des cris de détresse, des coéquipiers désemparés, et un arbitre qui s’éloigne comme si de rien n’était, sans le moindre geste d’empathie ni signe de regret. Les joueurs, choqués, improvisent alors les secours, portant leur camarade sur une civière en attendant les soins médicaux. Un spectacle désolant, un désaveu de l’éthique sportive.
Un geste injustifiable… mais symptomatique ?
Pour beaucoup, cet acte est simplement impardonnable. L’arbitre, gardien de la règle et du fair-play, s’est mué en agresseur. « Il a sali l’image du football camerounais, terni celle du championnat MTN Élite One, et compromis la crédibilité des arbitres du pays », dénonce un commentateur sportif. D’autres internautes sont tout aussi critiques : « Il y a des lois dans ce sport. Quand ce sont les joueurs, on les suspend. Et pour un arbitre ? » Mais derrière la violence du geste, certains entrevoient les signes d’un malaise plus profond. Des voix évoquent la détresse de ces officiels, souvent maltraités, humiliés sur le terrain, et surtout impayés depuis des mois. « Ce n’est pas un geste de professionnalisme, mais peut-être celui d’un homme au bord de la rupture », avance un analyste. D’ailleurs, les arbitres titulaires sont en grève depuis deux ans, remplacés par des suppléants sous-formés, souvent dépassés par les événements.
Une question de formation et de dignité
L’affaire soulève une problématique : celle de la formation et de la protection des arbitres. Livrés à eux-mêmes, sans encadrement réel, peu ou pas rémunérés, beaucoup sombrent dans un épuisement nerveux. Mais cela ne saurait justifier une agression physique en plein match. L’arbitre aurait dû garder son sang-froid, illustrer par son calme la supériorité de sa fonction. La scène rappelle tristement une époque où l’arbitre était intouchable, figure d’autorité inébranlable. Aujourd’hui, les rôles semblent s’inverser dangereusement. Alors qu’en RDC, on déplore souvent les joueurs frappant les arbitres, c’est au Cameroun que l’arbitre frappe le joueur. Une inversion des repères, une dégradation alarmante de l’ordre sportif.
Vers une refondation nécessaire
Plusieurs observateurs appellent à un profond remaniement du système : professionnalisation de l’arbitrage, amélioration des conditions salariales, encadrement psychologique, et surtout, sanctions exemplaires. L’arbitre auteur de cette agression devra répondre de ses actes devant les instances compétentes, car aucun prétexte ne saurait excuser un tel comportement. Ce match aurait dû être une simple confrontation sportive. Il est devenu le théâtre d’un effondrement moral. La pelouse n’a pas seulement vu tomber un joueur, elle a vu s’effondrer l’honneur d’un métier. Et si le Cameroun veut redonner à son football ses lettres de noblesse, il lui faudra commencer par soigner ce mal qui ronge ses fondations.
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