L’impérieuse viabilisation du football camerounais
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L’impérieuse viabilisation du football camerounais :: CAMEROON

Alors que le monde entier vibre à l’unisson des gladiatrices du ballon rond à l’occasion de la Coupe du monde de Football féminine qui se déroule en ce moment à Paris, le Cameroun lui pleure et déplore le décès brutal et inopiné de Ghislaine Bebom, ancienne capitaine des Lionnes Indomptables reconvertie « brillamment » en analyste sportif pour diverses chaînes nationales de la place. Encensée par ses pairs dans un milieu sportif encore assez conservateur (entendez par là à tendance un tantinet phallocrate), bardée de récompenses aussi bien dans son Cameroun natal et à l’international, Ghislaine Bebom laisse derrière elle un vide béant dans le football camerounais et un projet baptisé « Viabilisation, féminisation et modernisation du football féminin au Cameroun ». Projet dont elle s’est vu attribuer en 2017 le prix de l’excellence du leadership féminin sportif et le prix du meilleur projet sportif en Hollande.

Un projet qui, on l’espère, ne mourra pas avec son initiatrice et saura se perpétuer grâce aux forces vives de la scène sportive camerounaise, quoiqu’il est nous est permis raisonnablement d’en douter. Non seulement eu égard à la fois aux pratiques pour le moins…baroques qui règnent au sein de l’environnement footballistique camerounais mais surtout eu égard aux confessions de la regrettée consultante elle-même - connue pour son franc parler- qui avait alors avoué sans détour en 2018 que le projet avait été rejeté dans son pays natal.

Ce projet est d’autant plus pertinent aujourd’hui compte tenu du regain ou plutôt devrait-on dire du « gain » d’intérêt que le football féminin suscite chez les « aficionados » du football en général. Il n’y a qu’à voir les records d’audience réalisés par la chaîne française TF1, chaîne détentrice des droits de rediffusion des matches, dont les revenus publicitaires ont bondi par la même occasion. Le portail des camerounais de Belgique. De la même façon, la fréquentation des stades atteint des niveaux peu ou prou comparables à celle observée lors du Mondial de football masculin bien que, assez ironiquement, la composition du public des stades soit à dominante masculine. Plus près de nous, les commentaires et les analyses passionnés au sein de la « webosphère » camerounaise ont suffi à illustrer combien le peuple camerounais s’est épris de ses Lionnes Indomptables.

La viabilisation et la modernisation du football au Cameroun revêt donc, comme on l’a, vu à grande échelle, plusieurs intérêts aussi bien pour les athlètes que les autres types d’acteurs impliqués : un intérêt économique assez évident pour l’Etat d’abord à travers ses entreprises et ses démembrements (les chaînes de télévision publiques qui retransmettent en exclusivité les championnats locaux et les collectivités territoriales décentralisées qui gèrent les infrastructures sportives notamment) dont la gestion des recettes liées à la publicité et à la billetterie respectivement représente une manne financière importante pour l’Etat. Suffisamment en tout cas pour alléger, au moins partie, la charge fiscale quasi insoutenable qui plane sur les contribuables camerounais.

On peut toutefois se montrer optimiste concernant les perspectives d’évolution du football féminin camerounais. On se souvient par exemple de la création d’une académie féminine de football baptisée « Rails Football Academy » par une autre Lionne Indomptable, Gaëlle Debora Enganamouit, à travers sa Fondation des Enfants des Rails (FER). Il n’y a plus qu’à espérer que sur la lancée de ces vaillantes représentantes du football camerounais, d’autres acteurs dont l’Etat, saura leur emboîter le pas.

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