Bafoussam : Les commerçants menacent de descendre dans la rue
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Ces derniers réclament une somme de 150 millions qui selon eux avait été réquisitionnée pour la construction des boutiques au marché A de cette ville par la communauté urbaine.

Le « collectif des commerçants abusés par la Communauté urbaine de Bafoussam » a adressé une correspondance à Emmanuel Nzeté, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de la ville (Cub) en date du 4 janvier 2019. Dans cette correspondance, les commerçants expriment leur raz-au-bol. Selon David Kengni Kayo, mandataire du collectif, ils avaient été abusés par la Cub dans le cadre du préfinancement du projet de construction des boutiques au marché central de cette ville en 2011 par Gabriel Mboucheka, chef de services de l’assiette fiscale d’alors.

Après plusieurs tentatives infructueuses de remboursement de la somme à concurrence de 150 millions de francs disent-ils, sans boutique, ni argent et cela depuis 2011, ils menacent de retrouver la rue au détriment de leur vie si à jamais rien n’est fait. En réponse à cette correspondance, la Cub rejette les faits en bloc. « Vous n’avez aucun droit de me menacer en m’enjoignant de vous payer dans un délai de huit jours des sommes d’argent versées de façon incongrue, grossière, maladroite et légère par vos compères et vous-même à un tiers. Cela n’engage pas la responsabilité de la Cub.

Je déplore le ton brutal, marxiste, menaçant, discourtois et mensonger de votre correspondance au sujet d’une prétendue escroquerie de vos avoirs estimés par-vous à 150.000.000F par la Cub courant 2011 », lit-on de cette note adressée le 17 janvier 2019 à David Kayo Kengni, mandataire du collectif par Emmanuel Nzété, délégué à la Cub.

En rappel, les faits remontent à 2011 lorsque les commerçants du marché A décident de construire des nouveaux bâtiments d’une centaine de boutiques à la rue mondiale. Un compte bancaire avait été ouvert dans un établissement de microfinance pour sécuriser les préfinancements des volontaires. La Cub selon une convention entre elle et les commerçants devrait s’occuper de l’assistance technique. Les travaux avaient été lancés en juin 2011 et achevés en octobre de la même année. Selon les clauses, les commerçants ayant financé le projet devaient occuper les boutiques construites. camer.be.Contre toute attente, certains commerçants dont les noms ne se trouvaient ni sur le fichier de la banque, ni de la Cub, ni du président des commerçants de ce marché sont enregistrées tant à la communauté que dans les services de police.

Ces commerçants se sont vus attribués des boutiques alors qu’ils n’avaient pas cotisés. Chaque abusé pointe du doigt sur le chef de service de l’assiette fiscale à la Cub. C’est ainsi que Gabriel Mboucheka est accusé d’avoir perçu des sommes d’argent allant de 800.000F à 1.500.000F à 97 commerçants au nom de la Cub en les promettant des boutiques. Le 17 janvier 2012, Gabriel Mboutcheka sera interpellé placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Bafoussam. La décision de justice en audience du 26 septembre 2018 déclare Gabriel Mboucheka et ses coaccusés Olivier Tchomtchoua et Madeleine Mokenwa Fogha coupables des faits d’escroquerie et les condamne à 7ans d’emprisonnement ferme et à 500.000F et 250.000F d’amende respectivement. Le tribunal avait condamné les accusés à payer solidairement aux nommés Lucienne Kengne 3millions, Ntanga à 2.300.000F, Noupa à 3.750.000F et Pefoudjou à 3.750.000F issus du collectif tout en réservant les intérêts civils des autres victimes constitués en partie civile.

Une décision non appréciée par le collectif. Pour l’heure, le collectif pense que seule la restitution de leurs avoirs au complet pourra les empêcher de descendre dans la rue en dépit de la saisie de l’affaire par le préfet de la Mifi.

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