Transport clandestin à l’Extrême-Nord : Les camions de la mort
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Les transporteurs et les passagers utilisent généralement le subterfuge du manque des moyens financiers pour mettre en danger la vie des citoyens.

Dans la région de l’Extrême-Nord, le transport clandestin a la peau dure. A la faveur des campagnes de sécurité routière, les transporteurs mettent la pédale douce par crainte des mesures répressives. Certains entrent carrément en chômage technique. Ils sont en marge de la réglementation. Une attitude qui laisse croire que les transporteurs qui se lancent dans cette activité illicite savent bien à quoi ils s’exposent.

Dans cette galaxie de véhicules clandestins en circulation, on retrouve des véhicules sans plaque d’immatriculation, des véhicules sans dossier, des véhicules sans phares ni feux de signalisation, des véhicules mal entretenus, et même des camions qui, chose curieuse, transportent des passagers. «Je sais que le transport clandestin est interdit, mais je le fais tout simplement pour joindre les deux bouts », se justifie Harouna Amadiko, fonctionnaire à la retraite reconverti en transporteur clandestin sur la ligne Maroua-Gazawa. Dans sa voiture de cinq places, se trouvent huit passagers. Des usagers dont le confort ne semble pas être un souci.

« C’est une souffrance de quelques instants, l’essentiel est que nous arrivions à destination », nous a avancé l’un des passagers à bord. Les sites de ramassage sont bien connus, les transporteurs aussi. Quelques-uns prennent même soin d’ingurgiter des stupéfiants avant de prendre le volant. Certains de ces « véhicules clandos » transportent les commerçants qui vont dans des marchés hebdomadaires, tandis que d’autres transportent les passagers qui vont tout simplement des villes vers les périphéries et vice versa. Ce sont aussi ces voitures qui ravitaillent les villes en denrées alimentaires. Dans ces « clandos », le nombre de places n’est jamais connu à l’avance. Sur la carrosserie, sur le porte-bagages ou dans le coffre arrière, on retrouve des passagers qui ne semblent pas trop se soucier de leur sort.

Et que dire de l’attitude du conducteur ! Des escales improvisées ne se comptent pas tout au long du trajet. Parfois, c’est tout simplement pour saluer une connaissance que l’on croise sur le chemin. Tout simplement pour perdre le temps et mettre mal à l’aise les passagers. Cet inconfort ne s’arrête pas aux véhicules qui font la ligne ; il concerne aussi les petits véhicules peints en jaune ; ces véhicules qui, en ville procèdent au ramassage des passagers. camer.be. Ici, ils ont la particularité de se poster à des endroits spécifiques dans l’optique d’être pris en course par des éventuels usagers. En réalité, il y a du pain sur la planche pour les responsables en charge du transport qui ont pour ambition de réduire à la plus simple expression le nombre d’accidents de circulation sur les routes de l’Extrême-Nord.

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