Quand le régime transpire la peur
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Depuis quelques temps, des signes et des agissements démontrent que la sérénité n’est pas dans le camp des tenants du pouvoir. Entre menaces, interpellations et intimidations, le peuple vit désormais la peur dans le ventre.

Depuis la convocation du corps électoral jusqu’à la proclamation des résultats de la présidentielle, il y a un vent de qui souffle sur le pays et certains leaders d’opinions pris pour cible du fait de activisme ou leur supposée implication dans des mouvements de revendications politiques. Le fort déploiement sécuritaire dans les grandes agglomérations, l’interdiction catégorique des autorités administratives d’autoriser des manifestations autres que celles de la baronnie.

Ajouter à cela l’interpellation intempestive des journalistes, activistes, hommes politiques laissent plutôt songeur sur la marche de la République car désormais penser différemment que les gouvernants peut être assimilé à une défiance, une rébellion ou bien les manifestants sont taxés de vouloir « troubler l’ordre public ».

Il faut donc se taire et ne rien dire, avancer sans regimber ou chanter à l’unisson l’hymne des apparatchiks. Se mettre en marge fait du concerné un paria et du coup exposes à des ennuis qui vont jusqu’à l’incarcération. Les derniers clichés que renvoie l’actualité font état de l’interpellation et de la comparution de Joseph Olinga, Journaliste au quotidien Le Messager qui a été copieusement tabassé par les forces de maintien de l’ordre dans la ville de Bafoussam sur instructions de leur hiérarchie, le concerné a vu le motif de son accusation changer à la barre et la non présence de ses bourreaux devant les tribunaux. L'info claire et nette. Mimi Mefo, journaliste dans le groupe de presse La Nouvelle Expression passe ses premiers jours dans les geôles à New-Bell pour une affaire qui n’a pas encore livré tous ses contours.

Michel Biem Tong, webjournaliste et activiste dont le dossier semble complexe lui aussi est écroués depuis un bon bout. Certains autres professionnels de la plume connaissent des pressions et de nombreux déboires dans l’exercice de leur fonction. Désormais leurs faits, gestes, écrits et point de vue sont scrutés et analysés par des fins limiers qui ont pris le soin de se fondre dans la société pour mieux agir.

Maurice Kamto ennemi d’Etat ?

Il est l’un des 8 candidats de l’opposition ayant participé à la présidentielle du 07 octobre dernier qui, au lendemain a dit qu’il avait « gagné ». Ce qui lui vaut aujourd’hui restriction de liberté car il ne peut vaquer à aucune de ses activités du fait de l’assignation à résidence non officielle dont il fait l’objet ainsi que certains de ses lieutenants et partisans. Son dernier déploiement le 06 novembre au lieu dit rond poing Nlongkak n’a pas été apprécié par les forces de défense qui attendaient plutôt l’infortuné à l’esplanade du stade omnisport, lieu initialement annoncé pour sa« prestation de serment ».

Cueilli, il sera libéré quelques heures après puis conduit de force dans son domicile. Bien avant c’est un de ses cadre Okala Ebode qui, le jour de l’élection se faisait interpeller puis coffrer pour avoir manifesté suite à la découverte d’un comportement peu orthodoxe concernant la manipulation des urnes. Dans la foulée, d’autres militants et sympathisants et engagés dans des manifestations qui rentrent dans le cadre de la revendication de « la victoire volée camer.be» seront maitrisés à Douala, Yaoundé et Bafoussam. Me Michèle Ndoki et les autres ont passé un séjour dans les brigades et commissariats avant de retrouver la liberté pour répondre de leur acte devant les tribunaux puisque les susmentionnés font désormais l’objet de poursuites. Classé 2è au terme de l’élection du 07 octobre, Maurice Kamto et les siens continuent de crier « victoire » malgré la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Le mouvement de protestation s’est même déporté dans la diaspora où de nombreux artistes acquis dit-on à la cause du régime de Yaoundé sont désormais boycottés.

Même Cabral Libii a usité des réseaux sociaux pour se prononcer au terme de la proclamation des résultats de la présidentielle où, lui, candidat du parti Univers, est sorti 3 derrière Maurice Kamto et Paul Biya. Persécuté dans son quartier général, Cabral voyait ainsi ses mouvements réduits. A cela l’on ajoute la tension qui persiste sur le terrain dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Les services intelligents craignent une sorte de collision d’avec des artisans du désordre ambiant.

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