CRISE ANGLOPHONE : Exode massif des populations du Nord-ouest et du Sud-ouest
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La tranchée creusée par des séparatistes à Akum non loin de Bamenda, le 8 septembre dernier, Couplé à l’interdiction formelle de la circulation sur cet axe à partir du 16 septembre jusqu’au 10 octobre, sur injonction des séparatistes, a créé une peur bleue au sein de la population dans ces deux régions du pays.

La menace sécuritaire est réelle. Il ne fallait pas plus que cela pour pousser bon nombre d’habitants du Nord-ouest et du Sud-ouest à envisager une échappatoire. De mardi 11 à Samedi 15 septembre, on a observé une frénésie jamais inégale dans les compagnies de transport interurbain. Toutes les agences de voyage étaient débordées par les candidats à l’exode vers les huit autres régions du Cameroun et même vers le Nigéria voisin. Certains parmi eux avaient ramassé jusqu’aux matelas et lits. Un déménagement de masse dira-t-on. Ils vont gonfler les rangs des déplacés et réfugiés de leur ville et pays d’accueil. L’incertitude peaufine à l’horizon dans cette partie anglophone du triangle national selon ces candidats à l’exile volontaire.

Ceci au regard du bras de fer qui oppose depuis fort belle, les forces de défense et de sécurité à la milice séparatiste de la république virtuelle d’Ambazonie (Adf). Lequel bras de fer a déjà fait de nombreux morts dans les rangs de forces gouvernementales, de la milice Adf et surtout des civils. Submergées par les potentiels voyageurs en destination de Bafoussam, Douala, Yaoundé, certaines compagnies de transport interurbain ont doublé voire triplé le tarif. Le portail du Cameroun en Belgique. Il fallait pour ceux qui partaient de Bamenda pour Bafoussam, débourser 5000 francs ; un trajet qui en temps normal est de 1500francs. Quant aux passagers en partance pour Douala ou Yaoundé, le ticket s’obtenait à prix d’or de 10 mille francs contrairement à 5000frs et 5600frs respectivement. Une surenchère qui n’a pas découragé le flux des passagers déterminés à quitter ces deux régions devenues le théâtre des hostilités.

Certains responsables de ces agences de voyage justifient l’augmentation du prix de transport par le fait que les véhicules qui parviennent à destination sont obligés de reprendre la route pour Bamenda même sans passagers. Par conséquent, le carburant consommé pour venir chercher ceux des passagers encore à Bamenda doit être compensé.

Collaboration

Cet exode massif de la population des deux régions n’a pas laissé indifférent les autorités administratives au rang desquelles les gouverneurs. A Buea par exemple, le gouverneur Bernard Okalia Bilai est descendu personnellement samedi dernier 15 septembre à Mile 17 moto Park (gare routière), constater de visu ce départ massif de sa population. Il a même tenté en vain de dissuader certains à rester. « Les forces de sécurité et de défense, l’administration et tous les autres leaders de bonne volonté sont là pour encadrer ces populations et assurer leur sécurité. Il y a des manipulations, des rumeurs qui circulent que les forces de défense et de sécurité vont lancer l’assaut. eb.remac. De quel assaut parle-ton ? » S’interroge le numéro I du Sud-ouest pour qui « les forces de défense contrôle la situation. Elles ne lancent pas l’assaut. C’est plutôt des terroristes qui veulent lancer l’assaut et les forces de sécurité sont là pour casser cet assaut. Il faut que la population reste chez elle, qu’elle collabore avec les forces de sécurité ». Déjà vendredi 14 septembre, il avait commis un communiqué dans ce sens.

Le casse-tête de Lele Lafrique

Pour sa part, le gouverneur de la région du Nord-Ouest Adolphe Lele Lafrique Deben Tchoffo a réuni une partie de la presse dans la salle de conférence de ses services vendredi dernier. Au cours de ce point de presse, le patron du Nord-Ouest a marqué son indignation non seulement quant à ce départ massif de la population vers d’autres horizons, mais également quant à la situation sécuritaire qui prévaut sur le terrain « au cours d’opérations régulières de recherche et de contrôle menées dans divers check points, certaines personnes qui s’empressaient de quitter la région vers les autres parties du pays et autres qui entraient, ont été découvert en possession d’armes à feu, des munitions, d’engins explosifs artisanaux, de drogue entre autres objets compromettant, indiquant clairement que les activistes se préparaient à étendre de la violence au-delà de la région, d’autres y arrivant pour la perpétrer.

Tout propriétaire et conducteur de véhicule à usage personnel et commercial pris en flagrant délit de transport d’activiste terroriste, ou du matériel compromettant et ceux facilitant ladite activité seront considérés comme terroristes et traités comme tels. Les dispositions appropriées sont prises par des services compétant pour garantir la sécurité. Aux fonctionnaires, agents de l’Etat, enseignants, opérateurs économiques je les exhorte de vaquer à leurs occupations respectives. Et surtout aux enfants de reprendre le chemin de l’école ». Il a demandé aux Camerounais de la diaspora de désister de la manipulation et de contribuer au développement de la région.

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