NASLA au Cameroun : le cri de détresse des premiers diplômés face au chômage
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NASLA au Cameroun : le cri de détresse des premiers diplômés face au chômage :: CAMEROON

L'espoir d'une administration locale modernisée au Cameroun semble se heurter à une réalité brutale pour la première promotion de l'École Nationale d'Administration Locale. Sortis officiellement le 27 mai 2025 après deux années de formation académique et militaire intensive, les diplômés du premier lot se retrouvent aujourd'hui dans une situation de précarité alarmante. Malgré les promesses de recrutement immédiat formulées par les autorités lors de la cérémonie de remise des parchemins, ces cadres formés pour piloter la décentralisation au Cameroun dénoncent un silence institutionnel assourdissant et une absence totale de directives concernant leur intégration professionnelle.

Cette promotion pionnière, censée constituer le fer de lance de la gestion des régions et des conseils municipaux, fait face à des obstacles inattendus sur le terrain. Au lieu de voir leurs compétences techniques sollicitées, ces experts de la NASLA se voient systématiquement confrontés à des logiques partisanes et au népotisme. Selon les témoignages recueillis, le recrutement au sein des collectivités territoriales décentralisées privilégierait désormais les relations personnelles et les intérêts individuels au détriment de la qualification certifiée. Cette situation paradoxale laisse des professionnels aguerris sur le carreau, contraints pour certains de survivre grâce à des petits boulots informels ou au bénévolat, tandis que des postes stratégiques restent occupés par du personnel non formé.

Le malaise est d'autant plus profond que l'État a investi des ressources considérables dans la création de cet établissement pour professionnaliser la fonction publique locale. L'abandon de ces premiers lauréats soulève des interrogations fondamentales sur la viabilité de la stratégie gouvernementale en matière d'emploi des jeunes diplômés. La moquerie sociale remplace désormais l'admiration initiale portée à ces stagiaires, transformant leur réussite académique en un fardeau psychologique difficile à porter. Ce cri pour la justice sociale n'est pas une contestation politique mais un appel désespéré à la dignité et à la cohérence administrative.

L'enjeu dépasse le simple cadre du chômage des diplômés pour toucher à la crédibilité même des institutions de formation d'élite. Si le gouvernement ne réagit pas rapidement pour garantir l'insertion de ces cadres dans les rouages de l'administration, c'est tout le processus de modernisation territoriale qui risque de s'enrayer. Le recrutement fonction publique locale doit impérativement s'aligner sur les besoins réels des communes et des régions en intégrant prioritairement ceux qui ont été spécifiquement préparés à ces missions de service public. L'urgence est désormais de transformer les promesses ministérielles en actes concrets pour sauver l'avenir de cette jeunesse sacrifiée.

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