Douala- Cameroun, Reportage : Des moto taxi « Ben Skin » devenues des discothèques ambulantes
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Douala- Cameroun, Reportage : Des moto taxi « Ben Skin » devenues des discothèques ambulantes :: CAMEROON

Phénomène de société, les taxis à deux roues sont devenus en quelques années le moyen de transport par excellence des habitants des villes et même des villages au Cameroun. Les moto-taxis ont éclipsé de la circulation les taxis traditionnels. Seulement ces derniers temps, ces motos sont devenues pour la plus part des discothèques ambulantes.Reportage de camer.be.

Nous sommes à Bépanda omnisports à Douala, il est précisément 10 heures. Nous nous approchons du stationnement des moto taxis. Ces derniers sont à « l ‘attaque ». Ils attendent d'éventuels clients dans une atmosphère sonore où les différentes sonorités musicales se distillent de tous les sens en se disputant de l’audience d’écoute. Ici, chacun écoute sa musique, on dirais dans une foire musicale. Sur les portes bagages des motos, chaque conducteur s'est efforcé à fixer une caisse contenant le matériel sonore. On y retrouve des lecteurs de tout genre en provenance de la Chine nous confie Tata Paul. Selon ce dernier, les motos taxi sans musique n'ont plus de clients.

Dans l'unique ville de Douala, ils sont partout ces moto taxi qui vous conduisent à la destination de votre choix tout en vous faisant écouter la musique de votre choix. Les habitants de Douala ont quasiment succombé à ce mode de transport. Personne n'y échappe.

"C'est notre façon de travailler sinon, on ne s'en sort pas. Je préfère attirer ma clientèle avec la musique de chez nous", explique Hervé, conducteur de moto-taxi dont les poches sont pleins de CD gravés.

Ici, comme dans la plupart des carrefours de Douala pris d'assaut par les conducteurs de moto-taxis, il est difficile de se frayer un chemin. Certains chauffeurs dont les engins n'ont pas de lecteurs de musique appropriés se servent des postes à transistors! "C'est infernal, surtout quand vous arrivez dans un carrefour aux environs de 17h, lorsque tout le monde revient du bureau et essaie d'emprunter un moyen de transport pour se rendre chez lui", confie Emmanuel, qui habite du côté de Deido plage. "Ils nous dérangent quelques fois avec leur musique mais, il faut reconnaître que nous avons grand besoin de cette ambiance musicale. Il faut juste les canaliser. En écoutant tout le long de son trajet une bonne musique, on oublie les soucis de la journée", continue-t-il.

Pour les conducteurs de ces engins, le service qu'ils rendent aux populations doit être pris "avec plus de considération. Nous aidons d'abord les gens qui habitent dans les zones reculées à se déplacer et avant de démarrer la moto, c'est à la demande du client que nous mettons la musique. Il faut venir à Douala quand un artiste vient de sortir son album. Tout le monde veut écouter la musique en primeur.", explique François Nganso, conducteur de moto-taxi à Douala.

Berthe Zomo, elle, était de ceux qui pensent que les motos rendent de loyaux services parce qu'elles peuvent conduire le client là où ne peut le faire le taxi de ville, cependant, elle a changé de camp le jour où sa sœur étant emportée par la musique que distillait la moto qu'elle avait emprunté s'est fait voler de son sac plus de 50 000 FCFA.

Elle pense que les lecteurs de musique ne doivent pas être autorisées sur des motos parce qu'ils permettent aux conducteurs de moto d'imaginer des gestes au rythme de la musique pour fouiller et opérer en toute quiétude, aussi bien en ville qu'en campagne.

En dessous, une vidéo amusante sur ce phénomène

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