Crise anglophone : Le gouvernement intérimaire d'Ambazonie et l'Onu en total désaccord au sujet du Plan d'urgence
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L'adoubement par l'Organisation des Nations Unies (ONU) par la voix de sa Coordinatrice résidente au Cameroun du "Plan d’urgence d'assistance humanitaire" aux déplacés de la crise initiée par le gouvernement camerounais n'a pas eu l'heur de plaire aux responsables du mouvement sécessionniste anglophone qui s'active pour la création d'un Etat anglophone dénommé "Ambazonie". Selon le porte-parole des séparatistes, l'ONU doit faire ce qui est juste en défendant les valeurs qu'elle est censée encourager et éviter de provoquer un peuple en voie de disparition.
 
Le Secrétaire à la Communication du "Gouvernement intérimaire d'Ambazonie", Chris Anu, est monté au créneau pour demander au Bureau de la Coordinatrice résidente des Nations Unies au Cameroun de retirer son soutien au programme d'aide du Cameroun aux déplacés anglophones fuyant la guerre dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest plongées dans une sorte de guerre de sécession depuis fin 2016.

Dans le communiqué de presse publié à cet effet, le responsable de la Communication du mouvement séparatiste fait savoir que le soi-disant plan d'urgence d'assistance humanitaire du gouvernement camerounais n'avait pour objectif que d'attirer les sympathies de la communauté internationale pour infliger davantage de souffrances à la population agressée de l'ancien Southern Cameroun que son mouvement cherche à restaurer.

« Le gouvernement intérimaire de la République fédérale d'Ambazonia a lu avec une déception absolue, la déclaration de l'ONU à Yaoundé, Cameroun, publiée le 22 juin 208, soutenant et approuvant le plan humanitaire hypocrite en faveur des réfugiés ambazoniens et personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays,  et déplacés internes mis sur pied  par le gouvernement du Cameroun francophone », peut-on lire dans le communiqué de monsieur Anu, qui par ailleurs remet en cause les raisons avancées par le gouvernement pour justifier son initiative. Pour lui, en effet ces raisons ne sont pas exactes, et il faudrait plutôt aller chercher dans le fait que les militaires arrêtent, torturent et exécutent sommairement des civils non armés, forcent des milliers de personnes à fuir dans la forêt et les pays voisins, et détruisent les moyens de subsistance.

Antécédents

La montée d'adrénaline des séparatistes du gouvernement intérimaire de la République fédérale d'Ambazonie fait suite à une lettre de Allegra Del Pilar Baiochi, Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Cameroun, adressée au gouvernement camerounais le 22 juin dernier, soit deux jours après l'annonce par le Premier ministre Philemon Yang de  la mise en œuvre sur instructions du président de la République, Paul Biya, d'un Plan d'assistance humanitaire d'urgence pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest doté d'un budget prévisionnel de 12,7 milliards de FCFA, et placé sous la coordination du Ministre de l'Administration Territoriale, le très controversé Paul Atanga Nji.

Dans sa correspondance, madame Allegra Del Pilar Baiochi félicitait « le Gouvernement du Cameroun pour son plan de réponse humanitaire pour les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest », et notait que « ce plan confirme la reconnaissance de la situation humanitaire par le Gouvernement et sa responsabilité d'assumer le bien-être et la protection des populations civiles ».

Elle avait cependant indiqué que «le système des nations unies reste très préoccupé par la détérioration de la situation dans les régions et travaille à renforcer ses capacités et sa présence pour répondre aux besoins d'assistance et de protection des populations déplacées, dans le respect des principes humanitaires et en coordination avec l'effort national »  non sans ajouter qu'« Un appel de fonds a été lancé à cet égard », donnant ainsi du crédit à une certaine rumeur qui voudrait que l'Onu soit en train d'envisager l'envoi au Cameroun de ses casques bleus pour s'interposer entre les protagonistes armés de la crise anglophone d'une part, et entre ceux-ci et les populations prises dans l'étau d'autre part.

Ces propos de la diplomate qui ne reprennent pas l’antienne des récriminations habituelles vis-à-vis du gouvernement et de ses forces répressives a plutôt suscité l'ire des séparatistes anglophones qui, manifestement par ignorance des usages diplomatiques, considèrent sa sortie comme une marque des bonnes dispositions de l'Onu vis-à-vis des bourreaux des anglophones.

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