Affaire Saint Désir Atango : Inceste, Manipulation Idéologique et Enquête au Cameroun
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Affaire Saint Désir Atango : Inceste, Manipulation Idéologique et Enquête au Cameroun :: CAMEROON

L’affaire Saint Désir Atango secoue profondément le Cameroun et alerte sur un système d’emprise familiale inquiétant. Cet homme de 58 ans, actuellement sous enquête pour inceste, a suscité une onde de choc en publiant jeudi une déclaration dans laquelle il avoue des relations sexuelles avec deux de ses filles. Il justifie ces actes par une prétendue quête de « pur sang africain » et une volonté de « libération de l’Afrique » des « dogmes religieux coloniaux ». Ces confessions provoquent une indignation générale, révélant au grand jour des violences longtemps occultées.

Dans un texte diffusé sur les réseaux sociaux, Atango admet que ces relations étaient « consenties », impliquant notamment sa fille aînée de 31 ans, récemment mère d’un enfant. Sa compagne, qui s’est éloignée du foyer avec une des victimes dès 2022, témoigne d’un climat familial toxique où la violence psychologique et sexuelle régnait en silence.

Cet artiste controversé se présente comme un « Christ » et revendique une forme d’animisme radical. Ce discours a été sévèrement critiqué par la psychologue Dr Alice, qui rappelle que ce type de rhétorique est un mécanisme classique d’agresseur visant à transformer ses crimes en idéologie pour maintenir ses victimes sous contrôle.

Contexte politique et juridique

L’affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu : Atango est impliqué dans un projet urbanistique contesté, le réaménagement du lac Akak, coécrit avec l’une de ses filles, et se présente candidat à la chefferie du groupement d’Ebang, dont l’élection aura lieu sous peu. Il affirme également que son emprisonnement est motivé par des raisons politiques, notamment sa demande de réouverture d’enquête sur la mort d’un chef local en 2018.

Le code pénal camerounais condamne fermement l’inceste. L’article 360 prévoit une peine de 1 à 3 ans de prison et une amende de 20 000 à 500 000 FCFA, indépendamment du consentement. Me Émilie Keng, avocate spécialisée, rappelle que « la justice a pour mission de protéger ces femmes victimes de maltraitances graves, notamment lorsque l’une est enceinte des suites de ces abus ».

Silence et attentes face aux violences sexuelles

À ce jour, ni le procureur de Yaoundé, ni le ministère de la Justice n’ont communiqué publiquement. Une enquête préliminaire serait en cours, mais le silence officiel soulève des questions sur la capacité des institutions à traiter ces cas complexes de violences sexuelles au sein des familles.

Derrière la polémique et les manipulations idéologiques d’Atango, ce sont des vies profondément brisées. Ce « manifeste de l’horreur », comme l’ont appelé plusieurs universitaires, rappelle que les luttes pour l’émancipation africaine ne sauraient jamais justifier des crimes aussi graves. La balle est désormais dans le camp de la justice camerounaise.

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