Les chefs supérieurs de cette circonscription ont démoli le chantier d’aménagement du monument dédié au nationaliste.

Au lieu-dit mobil Njo Njo à Bonapriso, dans l’après-midi du samedi 26 mai dernier, la barrière du chantier d’aménagement du monument dédié à Um Nyobe, construite en matériaux provisoires, est complètement détruite. Sur la fondation en béton qui doit porter la stèle, des morceaux de calebasse et des herbes mortes sont visibles. Tout comme des sacs de gravier et autres matériels du chantier. Sous la fine pluie qui arrose la ville, automobilistes et piétons, qui avancent à pas de tortue à cet endroit, sont pour la plupart surpris.

Des témoins rencontrés sur le site renseignent que la clôture du chantier a été détruite en matinée par les chefs traditionnels du canton Bell, à coups de pelle et de marteau, au cours d’une descente effectuée sur les lieux. Les mêmes sources précisent que les gardiens de la tradition de ce canton ont également procédé à des rites sur l’ouvrage. A la surprise d’une foule ahurie, tel que le montre une vidéo de cette scène qui fait le tour de la toile. Depuis le passage des gardiens de la tradition, le sujet alimente les conversations dans  les commerces environnants.

Selon des indiscrétions, ces autorités traditionnelles ne digèrent pas la présence du monument d’un étranger à cet endroit, qu’elles jugent stratégique pour le canton. Dans un communique publié hier, dimanche sur le compte Facebook du canton Bell, les chefs précisent que «le canton Njo Njo n’a jamais voulu atteindre en mal la communauté bassa ou le monument. C’est avec une grande surprise que la population a constaté, un matin, les travaux de construction d’un monument en mémoire du valeureux soldat, feu Ruben Um Nyobe», lit-on.

«Notre première réaction a été de communiquer avec le chef supérieur bassa. Les différents courriers envoyés à la communauté urbaine de Douala (Cud) pour convenir d’un rendez-vous afin de trouver une solution n’ont pas eu de suite favorable», renseigne le communiqué, lequel indique en son quatrième paragraphe que «les travaux touchent à leur fin, occasionnant une colère indescriptible des populations autochtones, prêtes à se soulever pour exprimer leur désarroi. Les chefs de Njo Njo ont donc décidé d’agir en extrême urgence».

Les travaux d’aménagement du monument Um Nyobe ont été engagés par la communauté urbaine de Douala (Cud) il y a quelques mois. Le délai d’exécution est de cinq mois.

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