Cameroun – Bakassa : le village qui a refusé de tourner le dos à Paul Biya
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Cameroun – Bakassa : le village qui a refusé de tourner le dos à Paul Biya :: CAMEROON

Ouest Cameroun – Résultats contrastés de la présidentielle 2025 : Bakassa, bastion de résistance du RDPC face à la vague Tchiroma.

Une région frondeuse, un village fidèle

Dans une région où le vote de contestation a dominé, un village a choisi une autre voie : Bakassa, au cœur du groupement Bansoa, demeure l’un des rares bastions du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) dans l’Ouest.
Alors que presque tout le reste de la région a basculé dans le camp d’Issa Tchiroma Bakary, Bakassa s’est distingué par sa loyauté envers Paul Biya et son message de stabilité.

« Ici, on n’oublie pas ce que la paix vaut dans un pays », lance un notable du village.
« On a voté par conviction, pas par colère. »

Ouest Cameroun : un raz-de-marée anti-RDPC

Partout ailleurs, le verdict des urnes a été sans appel.
De Bafoussam à Bangangté, en passant par Mbouda, les électeurs ont massivement tourné le dos au parti présidentiel, exprimant leur ras-le-bol face à un système jugé fatigué, vertical et éloigné des réalités locales.

À Kekem, le milliardaire Emmanuel Nchasi, pourtant influent dans les cercles du RDPC, n’a pu éviter une défaite cuisante.

À Batié, les efforts du notable Bernard Fongang se sont heurtés à une colère populaire grandissante.

Et à Penka Michel, le soutien du très respecté Maître Penka Michel n’a pas suffi à inverser la tendance.

Même à Mbouda, pourtant fief du ministre des Travaux publics, Emmanuel Ngannou Djoumessi, le président sortant a essuyé un échec retentissant.
Malgré les moyens déployés et la présence visible du ministre dans la région, les électeurs ont clairement refusé de suivre la ligne du parti.

« Le peuple a parlé. Les gros moyens n’impressionnent plus personne », ironise un jeune militant rencontré à Mbouda.

Bansoa : le naufrage du camp BOCOM

Même les figures économiques emblématiques ont mordu la poussière.
À Bansoa Chefferie, le richissime homme d’affaires Dieudonné Bougne, alias BOCOM, a échoué à faire gagner Paul Biya malgré les millions investis dans la campagne.
Ses soutiens espéraient transformer ses largesses financières en capital politique — une équation qui n’a pas fonctionné.

« C’est un vote de conscience, pas un marché », analyse un enseignant local.
« Même les plus fortunés n’ont plus le monopole des voix. »

Bakassa : Mme Djoussi Bresdel, l’exception qui sauve l’honneur du RDPC

Mais à Bakassa, le scénario fut tout autre.
Grâce à la détermination de Mme Djoussi Bresdel, conseillère municipale RDPC à la mairie de Penka Michel, le parti au pouvoir a évité la débâcle totale.
Présente sur le terrain bien avant l’ouverture de la campagne, elle a sillonné les quartiers, rencontré les familles, parlé aux jeunes et aux notables.

« Si le RDPC avait dix femmes comme Djoussi Bresdel, le parti ne connaîtrait pas pareilles humiliations », confie un cadre du parti départemental.

Femme de conviction, elle a fait le choix d’une campagne d’écoute et de pédagogie, loin des grandes messes coûteuses.
Son engagement a permis à Bakassa d’offrir à Paul Biya un score très respectable et symbolique, rare dans cette région en pleine rébellion politique.

Un vote de sanction plus qu’un vote d’adhésion

Le scrutin du 12 octobre 2025 marque un tournant historique.
L’Ouest, longtemps considéré comme un bastion stable du pouvoir, a exprimé un message clair : la fidélité politique ne se décrète plus, elle se mérite.
Les élites économiques et politiques, souvent perçues comme déconnectées, ont été désavouées par un électorat en quête de changement.

« Ce qui s’est passé ici, c’est un avertissement national », estime un analyste politique à Bafoussam.
« Mais Bakassa rappelle que le RDPC n’est pas mort : il a simplement besoin de se réinventer. »

L’élection présidentielle de 2025 restera celle des contrastes :
– une vague de rejet à Bafoussam, Bangangté, Mbouda, Batié et Kekem ;
– mais aussi une leçon d’engagement local venue de Bakassa, où Mme Djoussi Bresdel a montré qu’un travail de terrain sincère peut encore faire la différence.

Dans un Ouest frondeur, Bakassa a choisi la stabilité plutôt que la rupture.
Un choix rare, mais lourd de signification pour l’avenir politique du Cameroun.

 

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