Transport clandestin : Le combat permanent
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A Douala, les « clandos » espèrent avoir les autorités à l’usure. Mais c’est mal connaître l’endurance des pouvoirs publics.

«Mais  avec l’état de nos routes,  les gens qui habitent à l’intérieur des quartiers, que voulez qu’on fasse ? » L’air excédé, Muriel O., cadre dans une structure  à  Bonanjo  et  vivant dans un quartier périphérique de Douala, répond ainsi à la question de savoir si elle se rend compte que les motos qu’elle  emprunte tous les  jours  n’ont pas  l’ombre d’un  document  leur  permettant de faire du transport dans un cadre  formel,  comme  beaucoup d’usagers de la cité économique.

D’ailleurs, elle ajoute : « D’habitude, c’est à Rhône-Poulenc (Makèpè, ndlr) ou au carrefour Andem (Logpom, ndlr) que j’emprunte la moto  pour  arriver  à  la  maison. Mais  il  y  a  quelques  jours,  il  y avait  un  embouteillage  fou  et pas de taxis. Il était 19h30 ! Un petit voisin m’a reconnue et nous avons  bâché  sur  le  bendskin jusqu’au quartier. Le conducteur de moto taxi a accepté de nous transporter  à 1000 F. Je  n’allais quand même pas m’arrêter pour lui demander de me montrer ses pièces. Personne ne fait ça.» Une  attitude  bien  éloignée  des propos de Joseph Bertrand Mache Njouonwet,  préfet  du  département du Wouri, « quand les usagers comprendront que pour leur propre  sécurité,  ils  ne  doivent pas emprunter un mode de transport anonyme, on sera ainsi d’accord que nous devons tous mettre la main à la pâte pour faire disparaître le transport appelé clandestin. »

Une synergie nécessaire dans un contexte où la deuxième phase de sensibilisation du comité national de lutte contre le transport clandestin créé par le Premier ministre est lancé sur l’ensemble du territoire camerounais. Une opération qui  va permettre de braquer à nouveau les projecteurs sur les lieux les plus caractéristiques du transport clandestin, où  les usagers  se  ruent sur tous les véhicules qui stationnent devant eux, mus par un seul espoir  : 

rallier  leur  destination  le plus vite possible :  pour les déplacements à l’intérieur de la ville, vous  avez  Bonabéri  à  plusieurs points de ramassage, Marché central, ancien Dalip sur le Boulevard Ahmadou Ahidjo, Mboppi ; du côté de Village, on peut citer Carrefour Combi,  Dakar,  entrée  lycée,  Elf, Tradex Yassa. Des zones où ceux qui  sont  en  règle  se  disputent les clients avec les « clandos ».  

Ces  disputes  sont  également présentes sur le segment transport  interurbain  si  on  reste  à Village  par  exemple.  En  effet, pour  ceux  en  partance  pour  la région de l’Ouest, carrefour Brazzaville « est le lieu consacré, incontournable » selon Edwige T. : « c’est arrivé à un point où les agences de transport régulières, si  elles  veulent  avoir  quelques clients,  abandonnent  l’espace qu’elles  occupent  à  l’intérieur de  la  gare  pour  aller  attaquer aussi en route. »

Pour qui veut se rendre  au  Sud-ouest, tout le monde  le  sait,  c’est  l’entrée  en face du temple de la paroisse Bonamuduru,  non  loin  du  collège Afred Saker. Les véhicules pour le département de la Sanaga-Maritime, tout aussi clandestins, sont à Tradex Yassa, Saint-Michel, Total Logbaba pour Edéa. Des véhicules qui, bien que n’étant pas en règle, continuent pourtant à circuler sur les axes routiers de la ville et extramuros .

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