Grève au Chu
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Une partie du personnel du Centre hospitalier universitaire réclame entre autres trois mois de salaire impayé.

Hier matin, l’ambiance au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé (CHUY) est un peu morose. Une partie du personnel contractuel, placée sous un arbre proche de l’entrée principale manifeste son «ras-le-bol». Sous le regard interrogateur des patients et des badauds, elle scande: «nous voulons nos trois mois de salaire impayé! Depuis le mois de juin nous n’avons pas de salaire. Soldez vos dettes et nous allons reprendre le travail».

Sur le site de grève, les esprits sont surchauffés. La colère et l’impatience se lisent sur les visages. «Je dois payer la scolarité de mes enfants», suit-on par ci. «Il faut solder le loyer», entend-on par là. En ce lieu, le personnel, sans distinction de sexe, d’âge et de grade n’a pas sa langue dans la poche. Un doigt accusateur est pointé sur le Pr Arthur Essomba, Directeur de cet hôpital de 1ère catégorie et «ses proches collaborateurs ». «Il est entouré de mauvaises personnes. En plus de ne payer les salaires, ils veulent même nous supprimer d’autres avantages de service. En dix mois d’exercice, nous avons déjà de nombreux problèmes », hurle une infirmière.

Propositions

La liste des problèmes du personnel est loin d’être exhaustive. Un morceau de plaque posé tout prêt des grévistes illustre à souhait le chapelet des revendications. Sur celui-ci on peut par exemple lire: «payer nos quotes-parts. Augmenter les subventions».

À en croire le corps médical, il accuse également un retard dans le solde des quotes-parts. «Ce sont nos primes. Elles représentent les 30% des recettes mensuelles. Nous réclamons près de 16 millions francs CFA», confie un chirurgien courroucé. Ledit pourcentage réclamé est censé être distribué à tous les employés qui sont au contact des malades. «L’hôpital fait des entrées et on ne nous paie pas pourquoi?», s’interroge un brancardier.

Pour ce qui est de l’augmentation des subventions, «il faut qu’elles couvrent 12 mois de salaire », dit un gynécologue. D’après des syndicalistes, le Centre fonctionne avec environ 04 milliards francs CFA par an pour un personnel estimé à près de 550 personnes. «Près de 400 personnes ont été recrutées par le CHUY», indique un syndicaliste. De fil en aiguille le mouvement d’humeur est vite rapporté auprès du sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé III. Lorsque le chef de terre arrive sur les lieux, il échange avec les grévistes.

Quelles minutes plus tard, s’en va avec les trois syndicalistes. À leur retour, les nouvelles sont peu satisfaisantes. «Il dit que les salaires ont déjà été virées. Attendons le message de la banque. Si rien n’est fait demain on continue la grève», annonce une dame. Cette situation revoie le personnel trois ans plus tard. En effet en 2013, une pareille grève avait été observée par une partie du personnel. Les mêmes revendications étaient été à l’ordre du jour. Et lesdites revendications des employés contractuels sont monnaie courantes dans les hôpitaux du Cameroun.

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