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© L’Oeil Du Sahel : FRANCIS EBOA
- 14 May 2016 04:23:42
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CAMEROUN :: Un pasteur interdit de séjour par le préfet :: CAMEROON
Justin Mvondo a signé un arrêté interdisant le révérend Bouloumegué Boyomo de séjour dans son département.
Le torchon brûle désormais entre Justin Mvondo, préfet du département de la Vina et le révérend Bouloumegué Boyomo, pasteur de la paroisse de l’Eglise Presbytérienne Camerounaise (EPC) Ngaoundéré Philadelphie. Pour exprimer toute sa colère vis-àvis de cet homme d’église, le préfet du département de la Vina, par ailleurs ancien d’église à ladite paroisse, a décidé d’éloigner le pasteur de son territoire de commandement.
«Monsieur Bouloumegué Boyomo, jusque-là pasteur de la paroisse EPC Ngaoundéré Philadelphie, est, à compter de la date de signature du présent arrêté, interdit de séjour dans le département de la Vina, pour des raisons d’ordre public», a écrit Justin Mvondo dans un arrêté préfectoral daté du 03 mai 2016. En effet, l’acte pris par le préfet du département de la Vina trouve son origine dans la création d’une nouvelle tendance lors d’une rencontre tenue simultanément à Sangmélima et Ebolowa. C’était le 30 janvier 2016. A en croire nos sources, la rencontre de Sangmélima a été celle tenue par l’instance suprême de l’EPC. A l’issue de celle-ci, certaines décisions sont prises par le conseil général du synode Municam.
«Le conseil général du synode désavoue tous les travaux de ce «called meeting», les déclare nuls et sans effet sur les affectations et le scindement du consistoire Ntem. Actes qui sont de nature à créer le désordre dans l’église et dans la société. Le conseil général adopte», peut-on lire dans un extrait des décisions de ce conseil général du 30 janvier 2016 à Sangmélima.
De ce fait, l’on peut comprendre que le pasteur Bouloumegué Boyomo est dans la légalité dans cette paroisse EPC Ngaoundéré Philadelphie. Mais selon le préfet Justin Mvondo, «à trois reprises, j’ai empêché à la nouvelle équipe de venir s’installer ici. Lorsque notre pasteur s’est rendu à Yaoundé, je lui ai demandé d’attendre de ce côté jusqu’à ce que la situation soit mise au clair, car l’affaire se trouve déjà en justice». Entre-temps, tous les fidèles de cette paroisse de Ngaoundéré sont unanimes sur le fait que le pasteur n’a pas de problème avec eux. Pourtant, le préfet utilise les «raisons d’ordre public» pour «chasser» son pasteur.
«Ça fait une trentaine d’années que je suis dans le commandement et je n’ai jamais pris un tel acte. Si j’ai utilisé le terme «pour des raisons d’ordre public», c’est tout simplement parce que si les autres tendances arrivent ici, quel qu’en soit le cas, il y aura un clash entre les deux camps. C’est donc pour éviter que cela n’arrive que j’ai pris cet acte», justifie Justin Mvondo.
INTÉRÊT
A en croire certains fidèles de cette paroisse de l’EPC, l’intervention énergique du préfet Justin Mvondo vient du fait que son frère, le révérend Henri Paul Nkpwele, est secrétaire exécutif de la tendance dissidente.
Pour le pasteur Bouloumegué Boyomo, l’acte posé par son ancien d’église semble avoir été prémédité. En effet, le dimanche, 31 janvier 2016, alors qu’il préparait le culte dominical en session, le pasteur Bouloumegué Boyomo en profite pour informer les anciens d’église des décisions du premier conseil général du synode Municam, tenu à Sangmélima le 30 janvier 2016, relatives aux dernières décisions de la 59e assemblée générale de l’EPC tenue à Adje’ela- Lomié, du 12 au 17 janvier dernier au sujet de la scission du consistoire Ntem. Le préfet va s’y opposer.
«L’ancien d’église Justin Mvondo a pris la parole ce jour-là, pour s’opposer fermement à ce que cela soit fait, estimant que je pousse les fidèles à désobéir à l’assemblée générale qui, selon lui, est la cour suprême de l’EPC, tout en me mettant en garde contre toute tentative de vouloir m’entêter à rester dans la paroisse parce que, avait-il ajouté, après l’AG, je ne devrais plus rester en poste dans la paroisse, selon des informations à sa disposition», relate le pasteur Bouloumegué Boyomo.
«Il a poursuivi d’un ton ferme, qu’il parlait cette fois-là, en tant que préfet du département de la Vina et qu’il n’hésiterait pas à recourir aux décisions fortes découlant de son pouvoir, même s’il fallait sceller le temple », ajoute le pasteur. Heureusement que cette paroisse n’est pas encore mise sous scellés, car dimanche 08 mai dernier, le pasteur Bouloumegué Boyomo a célébré le culte avec ses fidèles dans la même ambiance.
Pour apaiser les tensions, Kildadi Taguiéké Boukar, gouverneur de la région de l’Adamaoua, a intimé l’ordre au préfet de la Vina de surseoir à sa décision, en attendant de voir plus clair dans cette affaire.
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