Le choix a été exprimé de façon claire et nette par Albert Kouinche, le 20 février à Bafoussam. Le Pdg d’Express Union donnait ainsi la position de ses pairs.
 
Fin du suspense. Les milieux économiques de la région de l’Ouest ont choisi leur candidat à la présidentielle qui se tiendra, sauf bouleversement de calendrier politique, en 2018. Sans équivoque ni surenchère, les créateurs de richesse, natifs de l’Ouest, ont mêlé leur voix à celle des dignitaires politiques, administratifs et traditionnels réunis le 20 février à la Place des fêtes de Bafoussam, la capitale régionale, pour signifier haut et fort leur souhait de voir Paul Biya faire acte de candidature à l’échéance qui pointe à l’horizon.

Militants, quasiment tous membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) et sous les couleurs duquel ils exercent, ou non, des mandats électifs, la position des opérateurs économiques n’en demeurait pas moins attendue. Et ce pour deux raisons principales. Primo : leur poids économique est écrasant à travers le pays. Deuxio : en politique on est jamais à l’abri d’un revirement spectaculaire.

Aussi devant une foule compacte, évaluée à plus de 10 mille personnes toutes visiblement acquises à l’homme du 6 novembre, chaque mot du discours d’Albert Kouinche a-t-il été pesé, soupesé, scruté. En réalité, le président de section et par ailleurs député Rdpc du Koung-Khi, dans son allocution, n’a guère mégoté le soutien des opérateurs économiques originaires de l’Ouest à une candidature de Paul Biya dont les efforts inlassables pour «la paix et la sécurité», se passent de tout commentaire.

L’Ouest des affaires, qui sait, mieux que quiconque, le prix de la paix, souhaite donc que Paul Biya, qui lui garantit une sérénité certaine, se présente à la prochaine présidentielle. La paix est un «paramètre déterminant pour le développement de tout pays», a déclaré le Pdg d’Express Union. Créateur d’emplois et non moins homme de cœur, il sait de quoi il parle. Peut-on en effet imaginer quelque progrès social que ce soit, dans un environnement miné par des troubles et autres conflits à grande échelle ? Aujourd’hui à la tête de l’une des entreprises de transfert d’argent parmi les plus prospères du pays, voire d’Afrique et d’ailleurs, Albert Kouinche n’ignore pas que son meilleur allié, pour ne pas dire son meilleur capital, c’est la paix. Cette paix sans laquelle rien de durable ne peut être bâti.

Synergie contre le chômage

Dans son speech dont beaucoup d’observateurs ont salué la profondeur, le Pdg d’Express Union s’est appesanti sur la problématique du chômage. «Faisons en sorte que nous [les opérateurs économiques] aidions le chef de l’État à trouver une solution durable au chômage des jeunes», a exhorté Albert Kouinche. Une exhortation pertinente. Dans bien de pays développés, le secteur privé participe aux côtés du gouvernement à la résorption du chômage, en créant des emplois. «Le bilan de Paul Biya est globalement positif», a résumé le porte-parole des hommes d’affaires originaires de l’Ouest. Il a ajouté «C’est pourquoi nous l’invitons à se porter  candidat à la prochaine présidentielle»

Comme dans tous les pays libéraux, les hommes d’affaires ont cependant, et régulièrement, des préoccupations à soumettre aux pouvoirs publics. Rien d’anormal, donc, que les patrons originaires de l’Ouest en expriment les leurs, qui plus est à l’occasion d’une cérémonie où l’on adoube un candidat à la conquête de la fonction suprême. La marge de manœuvre pour résoudre les problèmes n’en est que plus grande encore.

À l’observation, les doléances (réhabilitation des axes routiers à forts enjeux économiques ; amélioration de l’offre énergétique, etc.) remises au goût du jour par les hommes d’affaires originaires de l’Ouest, via leur porte-parole, sont connues de tous. Paul Biya himself, dans ses discours, les a souvent évoquées et promis des solutions.

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