Elecam : Née pour ne pas fonctionner ?
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Les problèmes de cette institution électorale sont congénitaux.

Combien de fois Elecam, cet organe chargé d’organiser des élections au Cameroun a-t-il l’objet de polémiques ? Difficile de les comptabiliser depuis sa création fin 2008. Elections cameroon est née avec ses tares. En décembre 2008, le chef de l’Etat nomme des responsables au sein de cet organe. Premier constant, ils sont pour l’essentiel des hauts cadres du Rdpc, son parti politique. La société civile monte au créneau et dénonce. Ils démissionnent officiellement.

Entre temps, le Social democratic front dépose une plainte devant la Cour suprême pour constater l’illégalité d’Elecam. Récemment encore, cet organe- en réalité deux organes juxtaposés- était au centre d’une querelle de personnes. Le directeur général des élections et le président du Conseil électoral ont livré une bataille d’égo d’une rare curiosité. Chacun revendiquant la légalité de ses actes C a m e r . b e. Paul Biya qui a nommé les deux personnalités a d’abord laissé faire, à tel point que les deux hauts commis de l’Etat se comportaient lors des cérémonies officielles, comme des gamins dans une cour de récréation. Puis, il a limogé Sani Tanimou.

Lors des élections 2013, Elecam a été fragilisé. Le Rdpc, le parti au pouvoir a fait des curieux tripatouillages en changeant les noms de certains candidats après avoir pourtant déposé les dossiers. Mieux, le Rdpc a trainé Elecam devant la chambre administrative de la Cour suprême pour protester contre le rejet des certains dossiers. Au cours de l’audience consacrée à ces affaires, les mandataires de ce parti ont humilié Elecam qui s’est aussi très mal défendu, forçant ainsi Me Mbah Ndam de porter sa toge pour voler au secours de l’institution. Le fond du problème à Elecam, c’est son organisation même Camer.be. La Direction générale, tout puissante qui gère à la fois le budget, le personnel, et les opérations électorale et référendaire se plierait difficilement aux injonctions d’un Conseil électoral, espèce de conseil d’administration, mais sans pouvoir véritable. Selon plusieurs sources, c’est voulu ainsi.

Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation dans une de ses lettres adressée à Paul Biya, disait parlant d’Elecam. «...Vous connaissez mes réserves maintes fois exprimées concernant l´organisation et le fonctionnement d´Elecam. Nous avons tous été témoins des dysfonctionnements de cet organisme à l´occasion de la dernière élection présidentielle C a m e r . b e. Ce qui a obligé l´administration de reprendre en main au dernier moment, le processus électoral afin de sauver la paix dans notre pays. Je persiste à dire que tel qu´organisé et tel qu´il fonctionne, Elecam ne pourra pas organiser les élections législatives et municipales».

© Le Jour : Younoussa Ben Moussa

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